Vendredi dernier, les avocats affiliés aux différents barreaux du Maroc étaient en conclave à Tanger. En plus de leur collègue Mustapha Ramid, actuellement ministre d’Etat aux Droits de l’homme, les hommes en robe noire ont également invité des juristes, des militants des droits de l’homme et des membres de la société civile.
Selon le quotidien Assabah de ce lundi 29 octobre, Ramid a été interpellé lors de cette rencontre sur l’abolition de la peine de mort au Maroc. Le chef du département des Droits de l’homme a ainsi répondu que la peine capitale ne sera pas abolie de sitôt au Maroc. Et ce, pour la simple raison que certains crimes très graves et cruels, comme l’enlèvement, le viol puis l’assassinat des enfants, méritent la condamnation à mort de leurs auteurs.
Mais il a laissé la voie ouverte quant à la possibilité de réduire le nombre de crimes passibles de la peine de mort. Il a ainsi souligné que l’évolution en ce sens est très positive, puisque dans le nouveau code pénal, les crimes passibles de la peine de mort sont passés de 30 à 12 seulement aujourd’hui. De même au niveau de la législation pénale militaire, ces crimes sont passés de 16 à 6 seulement.
Ramid semble pourtant revenir en arrière quant à son soutien ferme au maintien de la peine de mort, puisqu’il préconise qu’au cas où les désaccords sont aplanis entre les pro et les anti peine capitale, rien n’empêche d’abroger définitivement cette dernière. D’ailleurs, dit-il, et puisque les condamnés à mort ne sont exécutés qu’en cas d’unanimité absolue au sein de l’autorité judiciaire, un semblant de moratoire sur les exécutions des locataires du couloir de la mort semble être la règle actuellement au Maroc.