Ramadan à Casablanca: le ftour, un moment de haute tension aux urgences du CHU Ibn Rochd

Dans le service des urgences de l'hôpital Ibn Rochd de Casablanca.

Le 09/04/2024 à 13h58

VidéoÀ Casablanca, les services d’urgence du CHU Ibn Rochd se retrouvent sous une pression accrue durant le mois de ramadan, surtout au moment de la rupture du jeûne. Reportage.

Dans le tumulte et la frénésie qui caractérisent le ramadan casablancais, les blouses blanches se tiennent prêtes, à tout moment, pour intervenir. Le ftour, censé être un moment convivial par excellence, se transforme pour le personnel médical en une parenthèse de haute tension.

Yassir Afif, médecin interne au Centre hospitalo-universitaire Ibn Rochd de Casablanca, décrit le ramadan comme une période où le nombre d’admissions hospitalières grimpe en flèche. «Nous constatons une augmentation des admissions, concernant principalement des patients souffrant d’affections chroniques comme le diabète, l’hypertension et les troubles cardiaques», explique-t-il.

La raison? Une certaine négligence de leur condition sanitaire par ces patients, qui omettent de respecter les modalités de leur traitement ou choisissent de jeûner malgré les risques induits.

Cet urgentiste signale aussi une hausse spectaculaire du nombre d’accidents de la circulation. En général, la plupart surviennent quelques dizaines de minutes avant le ftour, lors de cette séquence de ruée des jeûneurs pour rejoindre leur domicile.

Face à cette effervescence, les équipes des urgences du CHU Ibn Rochd restent en alerte maximale, prêtes à intervenir à tout moment. «Durant 24 heures sur 24, notre équipe est sur le qui-vive. En cas de forte affluence, tout le personnel est réquisitionné. Sinon, nous organisons des rotations pour garantir une présence continue aux urgences», explique notre interlocuteur.

Par Fatima El Karzabi et Khadija Sabbar
Le 09/04/2024 à 13h58