Après une cavale qui aura duré plus d’un an, un entrepreneur, accusé par la justice d’escroquerie, d’arnaque et d’usurpation de plusieurs fonctions réglementées, vient d’être interpellé par les services de la police judiciaire.
L’homme est impliqué dans une affaire de fuites d’informations sensibles, dans laquelle une fonctionnaire du ministère de la Justice, qui travaillait auparavant en tant qu’assistante d’un ancien président du tribunal administratif de Rabat, a déjà écopé d’une peine de deux ans de prison ferme.
Selon Al Akhbar de ce lundi 8 juillet, l’entrepreneur, qui vient d’être arrêté, a été entendu par le représentant du parquet, en charge de ce dossier.
L’individu a dû répondre aux accusations qui lui étaient portées, principalement au sujet de fuites d’informations, de faits de divulgation de secrets professionnels et de l’usage de ces données dans la falsification de documents, mais aussi d’autres chefs d’accusation dont l’usage de faux documents, ainsi que l’usurpation de différentes fonctions réglementées.
Parmi les fonctions dont il a pu se prévaloir, indique Al Akhbar, l’homme a prétendu être avocat, juge, huissier de justice, voire officier de police.
Le quotidien explique qu’après son audition, l’homme, qui avait disparu près d’une année avant que les services de la police ne le retrouvent, a été présenté à un juge d’instruction qui a ordonné sa mise en détention, en attendant que son procès débute.
Al Akhbar précise que cette affaire date de 2021, quand l’ancien président du tribunal administratif de Rabat avait déposé plainte auprès du parquet pour dénoncer une divulgation d’informations importantes et la trahison de secrets professionnels en lien avec des dossiers judiciaires.
L’enquête a permis de révéler l’implication de l’assistante du président du tribunal, qui faisait «fuiter» des documents pour les livrer à cet entrepreneur, afin qu’il les utilise dans des arnaques, des escroqueries et des falsifications.
L’enquête de police a également permis de révéler que les deux accusés «entretenaient une relation intime», révèle Al Akhbar.
Les enquêteurs ont de même découvert que cet individu était en conflit avec plusieurs organismes publics et était concerné par plusieurs affaires portées devant la justice. L’homme avait aussi déjà purgé une peine de prison par le passé, pour une affaire de falsification de documents.
Selon Al Akhbar, l’accusé profitait de sa relation avec l’assistante du président du tribunal administratif de Rabat pour obtenir des informations qu’il faisait valoir afin de faire pression sur des juges et d’autres parties, dans le but de servir les différentes affaires judiciaires dans lesquelles il était impliqué.