Près de la moitié des prisonniers au Maroc sont en détention préventive

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Revue de presseLe Maroc compte près de 100.000 prisonniers, dont 39.708 sont placés en détention préventive. Les magistrats du parquet justifient le recours à la détention provisoire en fonction de la gravité des actes commis. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 09/06/2023 à 21h37

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week-end (10 et 11 juin), que le chef de la division d’application de la politique pénale, Mourad Alami, a indiqué que le nombre de prisonniers placés en détention provisoire atteint 39.708 sur une population carcérale de 97.204.

Intervenant mardi dernier lors d’un séminaire organisé dans le pavillon de la présidence du ministère public au salon international du livre à Rabat, il a souligné qu’en 2022, « les parquets ont reçu 2.729.065 procès-verbaux établis par la police judiciaire dont 500.000 ont été rédigés électroniquement, ce qui a allégé la charge de travail des fonctionnaires de police. Le nombre des personnes déférées devant les procureurs a atteint 646.731 prévenus soupçonnés d’être impliqués dans des crimes ».

Le même intervenant a souligné que les efforts déployés par les parquets en 2022 ont permis de réaliser des résultats probants dans le cadre de la rationalisation de la détention préventive. C’est ainsi que les ordres de détention ont atteint 110.930 cas. Les parquets n’en ont retenu que 93.509 soit 84,30%.

Le quotidien Assabah souligne que Mourad Alami a enregistré toutefois des carences dans certains établissements qui entravent la bonne exécution de la politique pénale. Il cite notamment les centres d’addictologie, les établissements qui hébergent les femmes victimes de violence ainsi que les centres de protection de l’enfance.

Mourad Alami précise que «les magistrats trouvent beaucoup de difficultés à faire le suivi du déferrement des cas de crimes et de peines, mettant en cause le système informatique qui permet de faire le suivi des procès-verbaux et d’aviser par voie électronique des délais de prescription afin de prendre les mesures légales appropriées». Il faut également, poursuit Alami, passer à un traitement informatique du casier judiciaire qui, sous sa forme actuelle en papier, rend difficile la preuve de récidive en cas de besoin.

Par Hassan Benadad
Le 09/06/2023 à 21h37