Polémique sur la farine subventionnée: les minotiers répliquent et menacent de porter plainte contre Ahmed Touizi

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Revue de presseL’expression «moudre du papier avec la farine», formulée par le président du groupe parlementaire du PAM à la Chambre des représentants, Ahmed Touizi, a suscité une vive réaction de la part de la Fédération Nationale de la Minoterie (FNM), qui menace de porter l’affaire devant la justice. Les détails dans cette revue de presse qui provient du quotidien Al Akhbar.

Le 29/10/2025 à 18h56

Les déclarations du président du groupe parlementaire du Parti Authenticité et Modernité (PAM) à la Chambre des représentants, Ahmed Touizi, mettant en doute la qualité de la farine subventionnée, n’ont pas tardé à provoquer une vive réaction de la part de la Fédération Nationale de la Minoterie (FNM).

Ces déclarations, formulées à l’occasion des débats autour du projet de loi de Finances (PLF) 2026, à la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des Représentants, ont suscité une vive polémique à l’échelle nationale: elles accusaient ouvertement certains minotiers de «moudre du papier avec la farine» pour élargir leur marge de bénéfice et présenter le mélange aux consommateurs.

À la suite de ces déclarations qualifiées de dangereuses par les professionnels du secteur et l’ensemble de l’opinion publique nationale, la Fédération Nationale de la Minoterie est montée au créneau pour dénoncer les propos du président du groupe parlementaire du PAM, en menaçant de porter l’affaire devant la justice compétente, rapporte le quotidien Al Akhbar, qui se penche sur ce sujet dans son édition du jeudi 30 octobre.

Mais, au moment où les débats s’enflammaient sur les réseaux sociaux, le président du groupe parlementaire du PAM aurait rétropédalé en rendant public un communiqué, pour éclaircir ses propos. Ainsi, il a expliqué que «l’expression «moudre du papier» n’était pas employée dans son sens littéral, mais plutôt au sens figuré dans le dialecte arabe, pour signifier le «traficotage de documents et de factures présentés aux autorités compétentes pour bénéficier de subventions».

Et de souligner que «l’expression en question n’a aucun lien avec le mélange d’autres produits impropres à la consommation avec la farine». Sous le prisme des finances et de l’économie, il a précisé que la valeur du papier serait plus chère que celle de la farine, ce qui exclut la signification que les autres ont donnée à ses propos.

Dans une déclaration au quotidien, Abdelkader Alaoui, président de la FNM, a fait savoir que les déclarations du président du groupe parlementaire du PAM ont porté un grand préjudice à la minoterie marocaine. «Tout le monde parle aujourd’hui du fait que le pain serait fabriqué à partir d’un mélange de farine et de papier», a-t-il martelé, en soulignant qu’«il est extrêmement difficile de convaincre les Marocains du sens figuré des déclarations en question».

Indiquant que les accusations du président du groupe parlementaire du PAM touchent un secteur stratégique qui joue un rôle crucial dans la sécurité alimentaire des Marocains, le président de la FNM a affirmé que son instance tiendra une réunion extraordinaire de son Conseil d’administration pour prendre la décision qui s’impose. Et d’ajouter que «certains membres de la FNM estiment que l’affaire devrait être portée devant la justice, puisque les déclarations en question ont causé de grands préjudices au secteur et auront des répercussions négatives sur les exportations des pâtes alimentaires et couscous et assimilés vers plus de 65 pays».

Par La Rédaction
Le 29/10/2025 à 18h56