Plus de 2,6 millions de dirhams de fonds détournés: un percepteur de Had Kourt devant la justice

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Revue de presseUn ancien agent de la Perception de Had Kourt, dans la province de Sidi Kacem, a été placé en détention provisoire à la prison de Tamesna. Il est accusé d’avoir détourné sur plusieurs années plus de 2,6 millions de dirhams de fonds publics via des manœuvres frauduleuses et la falsification de documents comptables. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 01/06/2025 à 18h31

Un important scandale financier secoue la commune de Had Kourt, dans la province de Sidi Kacem.

Un ancien fonctionnaire de la Perception locale des impôts y est accusé d’avoir détourné des fonds publics estimés entre 2,4 et 3 millions de dirhams, relate le quotidien Al Akhbar, dans son édition de ce lundi 2 juin.

Âgé de 57 ans, le mis en cause a été arrêté en début de semaine dernière à Larache, puis transféré à Rabat, où il a été présenté samedi au parquet près la Cour des crimes financiers.

Selon des sources concordantes citées par le quotidien, c’est la Brigade nationale d’investigations judiciaires, relevant de la Gendarmerie royale, qui a mené l’enquête ayant abouti à l’interpellation du mis en cause.

Le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Rabat a requis son placement en détention préventive.

Le juge d’instruction a accédé à cette demande, ordonnant son incarcération au centre pénitentiaire de Tamesna pour des accusations lourdes, écrit le quotidien: «détournement de fonds publics», «usage de faux», «falsification de documents» et «intrusion dans des systèmes de traitement automatisé des données».

Le scandale a éclaté à la suite d’un audit interne conduit par un responsable administratif nouvellement nommé à la Perception de Had Kourt.

En reprenant les fonctions de son prédécesseur, disparu des écrans radars depuis près de deux ans, ce dernier a découvert de graves anomalies comptables.

Ces irrégularités concernaient notamment des recettes fiscales, des amendes judiciaires et des sommes dues au ministère de la Justice.

Les premières investigations ont révélé des écarts importants entre les recettes déclarées dans les documents comptables et les montants effectivement déposés à la Perception.

Ces anomalies ont été détectées grâce à un logiciel dédié à la transparence financière, mis en place par le ministère de la Justice pour contrôler les flux financiers liés aux juridictions locales.

L’affaire a rapidement été transmise au parquet compétent, qui a saisi la Gendarmerie, écrit Al Akhbar.

Les investigations ont permis d’identifier un mode opératoire bien rodé: falsification des reçus officiels, manipulation des données informatiques et détournement systématique de sommes destinées à l’institution judiciaire.

Les enquêteurs ont recueilli les témoignages de plusieurs employés de la Perception, consulté des documents comptables et des reçus authentifiés portant la signature et le cachet de l’accusé, consolidant ainsi les soupçons d’un détournement méthodique de fonds publics.

Lors de son arrestation à Larache, l’ex-receveur était en situation de mise à l’écart administrative depuis près de deux ans.

Un de ses proches, également entendu dans le cadre de l’enquête, a été remis en liberté provisoire.

Le montant global du préjudice a été détourné sur une période estimée à environ sept ans.

Les enquêteurs n’excluent pas d’autres malversations similaires, touchant d’autres institutions ou partenaires ayant eu affaire avec le même receveur.

Le juge d’instruction devra déterminer l’ampleur exacte des montants détournés, et identifier d’éventuels complices ou bénéficiaires.

Par Imane Idrissi
Le 01/06/2025 à 18h31