Suite à la polémique sur l’inquiétant taux d’échec après l’épreuve théorique de l’examen du permis de conduire du 25 mars, premier jour de l’entrée en vigueur de la nouvelle banque de questions, le ministre du Transport et de la Logistique, Mohammed Abdeljalil a annoncé, le 28 mars, que les candidats recalés pourront repasser l’examen sans être pénalisés. Ce fut finalement une bonne idée puisque les résultats se sont nettement améliorés après les épreuves exceptionnelles organisées les 8 et 9 avril par l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA).
«Après l’annonce du ministre, nous avons contacté tous les candidats recalés pour les convaincre de repasser l’examen. C’était une façon de les rassurer après les résultats catastrophiques du premier jour. La quasi-totalité a suivi nos recommandations, ce qui a permis d’enregistrer un taux de réussite de 70% au niveau national et un taux de 80% dans la région de Casablanca-Settat», révèle Mohamed Amine El Makkawi, président de l’Association marocaine d’éducation et de formation à la sécurité routière et membre de l’Union nationale des associations et propriétaires d’auto-écoles au Maroc, interrogé par Le360.
Baisse des inscriptions dans les auto-écoles après les premiers résultats négatifs
Comment expliquer alors cet important taux de réussite qui contraste avec le très faible pourcentage noté le 25 mars? D’après notre interlocuteur, la réponse est à chercher dans la nouvelle structuration de l’examen qui se compose désormais de trois types de questions: des épreuves faciles, moyennes et difficiles, en fonction du planning fixé dans les centres d’examen. «Après avoir présenté des épreuves difficiles lors de la première journée, la NARSA a rectifié le tir en proposant des questions plus abordables aux candidats», précise-t-il.
Mais à en croire Mohamed Amine El Makkawi, le mal est déjà fait. Les premiers résultats négatifs de ce nouvel examen, largement relayés dans la presse, ont apeuré de nombreux candidats qui rechignent maintenant à passer l’épreuve théorique. Les inscriptions dans les établissements d’auto-écoles ont aussi fortement ralenti. «Nous avons constaté une baisse de 85% des inscriptions dans les établissements d’auto-écoles depuis l’annonce de l’importante baisse du taux de réussite lors de la première journée du 25 mars. Une situation qui risque d’avoir un impact négatif sur notre activité», alerte-t-il.
Pour résoudre ce problème et rassurer les candidats, l’expert invite la NARSA à engager un dialogue avec les professionnels des établissements d’auto-écoles, revoir la hiérarchie des questions en collaboration avec ces moniteurs, et améliorer le contenu de la plateforme d’apprentissage en ligne Perminou-NARSA, afin de permettre aux candidats, particulièrement ceux qui ne savent ni lire ni écrire, de mieux comprendre les images de signalisation et les messages véhiculés par la voix off dans le support pédagogique. «Il est aussi impératif d’organiser un examen blanc pour permettre aux candidats de se familiariser avec les épreuves écrites de l’examen», conclut notre interlocuteur.