Oulad lefchouch: ces enfants gâtés au-dessus des lois

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Revue de presseLa capacité des «Oulad lefchouch» à se soustraire à la loi lorsqu’ils commettent des délits, grâce à l’influence de leur famille, en fait des délinquants d’un genre particulier. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 11/08/2023 à 21h16

Consommation de drogue, accidents de la circulation, viols, entre autres, tels sont les principaux crimes attribués aux enfants des familles aisées. Le quotidien Assabah, qui consacre un dossier à ce phénomène social dans son édition du week-end des 12 et 13 août, explique ces crimes par le manque d’éducation, l’effronterie et l’audace mal placée.

Sans citer de chiffres précis, le quotidien affirme que ces délits sont nombreux. Ils ne diffèrent cependant pas des autres crimes largement répandus dans la société. En effet, la liste dressée par le quotidien reflète globalement la topologie de la criminalité au Maroc.

Mais, même si la loi et la Constitution ne font aucune distinction entre les citoyens, ces délinquants semblent au-dessus de la loi. Ainsi, soit l’instruction de ces affaires est ouverte contre X, soit, même lorsque le procès est mené jusqu’au bout, les choses s’arrêtent au niveau de l’exécution à la faveur d’un jeu d’influence et d’interventions savamment menées par la famille. Les criminels s’en sortent finalement impunis.

Sauf qu’à l’heure des réseaux sociaux, on ne peut plus camoufler ce genre de délit ni même les enregistrer contre X. Tout est filmé. Une fois leur forfait publié sur les réseaux sociaux, les délinquants ne peuvent plus échapper à la justice, aussi influentes ou riches soient leur famille. La justice populaire prend tout son sens.

Plus encore, relève le quotidien, les réseaux sociaux sont également devenus un espace pour les victimes et les proches de victimes pour «déposer» leur plainte en public. Le ministère public intervient, le plus souvent, de son propre chef pour faire le reste. Cela dit, tient à souligner Assabah, si dans ce genre de cas, la justice joue désormais pleinement son rôle, l’éducation doit être assurée au sein de la famille, mais également à l’école et dans la société. Des valeurs comme le travail, la liberté et l’égalité doivent être érigées en référentiel social.

L’adage populaire: «Sois le fils de qui tu veux, mais avant tout sois bien élevé», doit ainsi, aujourd’hui plus que jamais, être érigé en dogme social. Car, note le quotidien, les crimes commis par des enfants gâtés se sont multipliés ces derniers temps car ils ont trop confiance dans le pouvoir, matériel et moral, de leur famille, de leurs réseaux d’influence et de leur capacité à les sortir de n’importe quel pétrin. Et les conséquences sont évidemment graves, non seulement pour les victimes et leurs proches, mais aussi pour ces enfants gâtés, leur famille et leur entourage.

Par Amyne Asmlal
Le 11/08/2023 à 21h16