Oujda: il diffuse des photos intimes de sa femme et écope de 3 ans de prison ferme

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Revue de presseKiosque360. Un mari qui a diffusé des photos intimes de son épouse vient d'écoper de trois ans de prison ferme à Oujda, en application des dispositions de la loi sur la protection des données personnelles.

Le 13/10/2020 à 18h49

C'est une affaire inhabituelle qui vient de connaître son dénouement à Oujda. Le tribunal de première instance vient de condamner à 3 ans de prison ferme un homme qui a publié, sur les réseaux sociaux, des photos intimes de son épouse! Al Massae rapporte, dans son numéro du mercredi 14 octobre, que le mari a, en plus, écopé d’une amende de 80.000 dirhams.

L’affaire a éclaté lorsque l’épouse a découvert que son mari utilisait son compte, sur un réseau social, pour discuter avec d’autres femmes. Elle lui en avait donné les accès, notamment son mot de passe, pour qu’il procède à la fermeture de ce compte. Au lieu de cela, pendant plus de quatre mois, il a continué à l’utiliser pour discuter avec d’autres femmes en se faisant lui-même passer pour une femme.

L’épouse n'était pas au bout de ses surprises puisqu’elle a aussi mis la main sur des photos d'elle que son mari partageait sur les salons de chat privé, ce qui l’a naturellement mise hors d’elle. Lorsqu'elle a tenté de parler à son époux, ce dernier, au lieu de s’expliquer, a roué sa femme de coups, une manière sans doute pour lui de la réduire au silence. Pire encore, il l'a menacée de diffuser encore plus de photos et de vidéos d’elle si elle dévoilait à quelqu’un son manège.

Mais c’était sans compter sur la motivation et le courage de cette femme décidée à faire valoir ses droits. Le mari devra désormais passer quelque temps derrière les barreaux pour les faits dont il a été reconnu coupable.

Pour rappel, depuis fin 2018, le code pénal prévoit des sanctions contre toute personne divulguant sur Internet des données de tiers sans leur consentement. Les peines prévoient 3 mois à 3 ans pour toute atteinte aux données personnelles et privées (images et vidéos) sans l'accord de la personne concernée, et une amende pouvant atteindre 50.000 dirhams.

Des sanctions semblables ont également été introduites pour les cas de capture, d’enregistrement et diffusion ou distribution, sans leur consentement, de personnes se trouvant dans un lieu privé. Idem pour le montage composé de paroles ou de photographies d’une personne sans son consentement.

Par Fayza Senhaji
Le 13/10/2020 à 18h49