Otages marocains au Myanmar: libération contre une rançon en Bitcoins

Des militaires thaïlandais montent la garde sur la rivière Moei du côté thaïlandais, à la frontière avec la Birmanie.

Revue de presseUne rançon de 8.000 dollars a été payée en crypto-monnaie pour chacun des six Marocains otages entre le Myanmar et la Thaïlande. On estime à plus de 150 le nombre de Marocains encore retenus dans la Vallée de l’enfer. Une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 31/05/2024 à 22h35

Après des négociations menées par une ONG internationale, un Marocain séquestré par des éléments armés dans la zone frontalière entre le Myanmar et la Thaïlande a été libéré. Cela après que sa famille a payé une rançon de 8.000 dollars versée en crypto-monnaie. Il a été remis par les milices armées à l’organisation internationale «Global Advance Projects» qui s’active dans la lutte contre la traite des êtres humains.

L’ONG est en attente de coordonner son rapatriement au Maroc avec les autorités marocaines. D’après le quotidien, sa famille a pu faire parvenir le montant de la rançon d’une manière complexe. L’argent a d’abord été versé sur le compte de son frère qui est banquier. Puis ce dernier l’a transféré à un ami qui réside en Europe pour le convertir en monnaie électronique, puis l’envoyer aux ravisseurs.

Selon le quotidien Assabah, qui revient sur cette affaire dans son numéro du week-end des 1er et 2 juin, cinq autres Marocains pourraient être libérés prochainement, contre paiement d’une rançon d’un montant de 8.000 dollars chacun. La rançon a été effectivement payée, mais les membres du réseau n’ont toujours pas tenu parole, souligne le quotidien.

Ils s’étaient pourtant engagés à les libérer une fois l’argent perçu et à les remettre à l’ONG, poursuit le quotidien, mais ils se sont rétractés à la dernière minute, sans doute par peur d’être arrêtés par les services de sécurité thaïlandais.

Les membres du réseau sont, en effet, recherchés par les autorités de ce pays pour escroquerie, arnaque, enlèvement et torture. Plusieurs de leurs victimes ont porté plainte, décrivant les conditions atroces dans lesquelles elles ont été séquestrées. Certaines victimes ont souffert de fractures et ont même été admises dans des centres de santé qui se trouvent sous le contrôle de ces réseaux.

Selon le quotidien, des dizaines de Marocains sont toujours détenus par des organisations criminelles de trafic d’êtres humains en Birmanie, dans le camp de Tai Shang dans l’État de Karens, appelé également la Vallée de l’enfer, et contraints au travail forcé dans le cadre d’un réseau d’escroquerie électronique et de cybercriminalité.

Par ailleurs, des investigations menées par les services de sécurité marocains sont toujours en cours pour démasquer les intermédiaires qui ont participé au recrutement de ces Marocains. Car, d’après des sources reprises par le quotidien, selon des renseignements fiables, l’opération de recrutement a commencé au Maroc. L’objectif est de recruter le plus grand nombre de victimes pour les faire travailler dans un réseau de cybercriminalité.

Le quotidien estime à 158 personnes le nombre de Marocains qui sont encore séquestrés dans la Vallée de l’enfer. Certains d’entre eux refusent de rentrer au Maroc parce qu’ils sont poursuivis par la justice ou tout simplement parce qu’ils tirent un grand profit de leur activité criminelle.

Par Amyne Asmlal
Le 31/05/2024 à 22h35