Optimiste, la jeunesse marocaine ?

DiaporamaLa jeunesse fait face à aujourd'hui à plusieurs transformations. Cependant, elle constitue un vrai pouvoir avec lequel il faudrait collaborer pour construire la société de l'avenir.

Le 21/06/2013 à 14h37, mis à jour le 22/06/2013 à 03h22

Un beau panel d'intervenants pour cette première journée du forum. De gauche à droite, André Azoulay, Rahma Bourqia, Mouna Kadiri, Mohamed Merhari (Alias Momo) et Yves Gonzalez Quijano . Brahim Taougar - Le360

"Face aux crises économico-sociales qui régissent actuellement les différentes sociétés dans le monde, la jeunesse constitue une composante non négligeable afin d'y remédier". C'est ce qui semble ressortir des différents constats des intervenants présents lors du premier panel du Forum du festival gnaoua d'Essaouira, avec pour thèmatique "sociétés en mouvement, jeunesses du monde". A l'issue de cette rencontre, des spécialistes et des acteurs culturels ont discuté de la contribution de la jeunesse dans ce qu'ils désignent comme étant le "nouveau monde".

Pour la sociologue Rahima Bourquia, "la jeunesse est devenue une idée qui se prolonge dans plusieurs facteurs économiques, sociales et politiques". Même son du cloche du côté du professeur de littérature arabe, Yves Gonzalez Quijano. Ce dernier affirme que le dynamisme économique initié par les jeunes actuellement "est sans précédent". Et d'ajouter que, "Internet a permis aux jeunes de proposer de nouvelles idées politiques en dehors du schéma configuré par les partis déjà existents".

Avis et jeunesse partagésPour sa part, l'analyste financière et économique, Mouna Kadiri est d'avis que "même si cette jeunesse n'est pas uniforme, elle dispose d'espaces d'ouverture qui lui permettent d'exercer de l'influence". En revanche, "il lui faut les leviers institutionnels nécessaires pour qu'elle puisse devenir plus active au sein de la société" estime-t-elle faisant référence à une enquête réalisée en 2011 sur la jeunesse marocaine. Résultat, "notre jeunesse est plus optimiste que jamais face aux défis de l'avenir", rappelle Kadiri. Un constat que réfute néanmoins, l'acteur culturel Mohamed Merhari, alias Momo, qui remarque une jeunesse "éparse et non solidaire". "Preuve en est, le silence observé par les artistes lors de l'arrestation du rappeur Mouad Belghouat, plus connu sous le nom de l7a9ed", ajoute-t-il.Quoiqu'il en soit et malgré les divergences de points de vues, une chose est sûre, et ce ne sont pas les intervenants de cette matinée qui diront le contraire : la jeunesse actuelle est une véritable force de proposition tant économique que sociale ou culturelle avec laquelle il faut compter. Si la société civile en est consciente, encore faut-il que les autorités le soient à leur tour.

Par Wadii Charrad
Le 21/06/2013 à 14h37, mis à jour le 22/06/2013 à 03h22