Les neuf directeurs d’Al Omrane qui auraient trempé, en 2009, dans une affaire de cession de précieux lots de terrain vendues, à Harhoura, à des sommes modiques, devront répondre de leurs actes devant la justice. C’est ce qu’affirme, dans sa livraison de ce jeudi 9 juillet, le journal Al Massae qui reprend les propos de Badr Kanouni, président du directoire de ce «bras immobilier» de l’Etat. L’affaire remonte donc à 2009, quand une amicale a cédé deux lots de terrain à trois de ses membres pour la bagatelle de 193 DH/m2. Or, il s’est avéré que lesdits membres étaient en même temps des responsables de la commission qui avait fixé les prix au sein d’Al Omrane. Une anomalie qui n’a pas échappé aux magistrats de Driss Jettou, premier président de la Cour des comptes, et qui a été relevée dans le dernier rapport de cette juridiction. Maintenant que le dossier des neuf responsables est entre les mains de la justice, Badr Kanouni tient à rassurer en affirmant, rapporte Al Massae, qu’Al Omrane s’est également penchée sur l’affaire par le biais de son conseil de surveillance et sous la présidence du chef du gouvernement. Le boss d’Al Omrane ajoute que la holding, en plus d’un conseil de surveillance auquel prennent part 8 ministres et leur chef, est dotée d’autres organismes internes de contrôle, dont une direction d’audit et une inspection générale.
Les promoteurs immobiliers traînent le pasDans le même article d’Al Massae, Badr Kanouni a souligné que les grands promoteurs immobiliers nationaux n'étaient pas très chauds pour accompagner les chantiers des logements économiques à 140.000 DH destinés aux plus démunis. Le taux de réalisation n' a jusqu'à présent atteint, pour ce chantier qui vise essentiellement les habitants des bidonvilles, que 50%, avoue le patron d’Al Omrane. Mais il admet l’existence de plusieurs écueils et non des moindres: le refus du type d’habitat proposé aux concernés, les difficultés de financement et le refus des banques d’accorder à ces logements les crédits qu'elles accordent aux acquéreurs de logements économiques à 250.000 DH, par exemple. Al Omrane, établissement public qui ne vise pas à faire des bénéfices, destine 70% de ses produits aux populations à faibles revenus, à en croire les déclarations de son patron.