Lors du procès de l’assassinat de l’étudiant Badr survenu en novembre dernier dans le parking d’un restaurant à Ain Diab, l’un des accusés est revenu sur les déclarations qu’il avait faites pendant la phase d’instruction. L’inculpé a déclaré que c’était lui qui conduisait la voiture qui a écrasé la victime bien qu’il ne possède pas de permis de conduire, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du jeudi 7 mars.
Lors de l’audience qui s’est déroulée le mardi 5 mars à la Cour d’appel de Casablanca, la Chambre criminelle a entendu l’accusé surnommé Didi qui est, en effet, revenu sur les aveux qu’il avait faits devant la police judiciaire et le juge d’instruction. Il a ainsi déclaré qu’il était au volant de la voiture au moment où la victime s’est fait écraser, démentant de facto l’implication du principal accusé (surnommé «Ould Lafchouch», soit «Gosse de riche») dans ce meurtre. Une déclaration qui a surpris tout le monde car elle allait à l’encontre de ce qu’avait affirmé un autre accusé lors de la dernière audience.
Face à ce revirement spectaculaire, le président de la Cour a interrogé l’accusé sur les raisons qui l’ont poussé à modifier ses propos tout en lui exposant la vidéo et les photos montrant la bagarre entre les antagonistes ainsi quand la voiture a fauché l’étudiant Badr. L’accusé a répondu qu’il n’avait pas eu l’intention de l’écraser et qu’il ne l’avait pas vu allongé sur le sol, mais qu’il tentait de fuir une bagarre.
Comme cet accusé a présenté un témoignage écrit dans lequel il avoue qu’il était au volant de la voiture et que c’est lui qui a commis ce meurtre le président de la Cour est revenu à la charge pour l’interroger sur ses aveux tardifs. L’accusé est resté de marbre en endossant le crime et en tentant de disculper le principal accusé.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que, durant l’audience de mardi dernier, le juge a confronté cet accusé aux déclarations du deuxième accusé surnommé «Coach», qui avait avoué devant le tribunal qu’on lui avait proposé un arrangement financier pour qu’il revienne sur son témoignage. Il a révélé que le troisième accusé lui avait avoué qu’il allait changer ses déclarations pour déclarer que c’était lui qui conduisait la voiture qui a percuté l’étudiant Badr.
Le représentant du ministère public a interrogé l’accusé sur le montant de la somme qu’il avait perçue pour disculper le principal accusé. Il lui a répondu qu’il avait regretté son acte et que, après avoir longtemps réfléchi, il avait décidé d’avouer son crime après avoir jeûné pendant deux mois. Bien que le magistrat lui ait rappelé qu’il risquait une condamnation sévère pouvant aller jusqu’à la peine de mort, il s’en est tenu à sa déclaration.