La polémique autour du mouton de l’Aïd ne cesse d’enfler à Melilia. En effet, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 1er août, les autorités du préside occupé ont décidé d’interdire l’importation du mouton marocain.En conséquence, et contrairement à leurs habitudes en l’occasion, les musulmans de Melilia ne pourront pas faire venir des moutons du Maroc pour célébrer la prochaine fête de l'Aïd El Adha. Les autorités locales du préside ont justifié cette interdiction, qui vaut également pour l’année prochaine, par une éventuelle atteinte du cheptel marocain de fièvre aphteuse.
Un argument qui est loin de convaincre la communauté musulmane de la ville qui y voit plutôt une décision d’ordre purement économique. L’Association islamique du volontariat pour l’action sociale (VIAS), citée par le journal, estime, en ce sens, que cette allégation n’est fondée sur aucun élément solide. Le président de cette association, Juan Molina Peñafiel, affirme ainsi que «cet argument avancé par les autorités de la ville ne repose sur aucune base scientifique. Les autorités marocaines assurent qu’il n’existe aucun indice de présence de fièvre aphteuse dans la région».
En contrepartie, les autorités de la ville ont annoncé leur intention de substituer des moutons importés d’Espagne au cheptel marocain. Or, les associations représentant la communauté musulmane du préside occupé estiment que ces bêtes sont impropres au sacrifice pour avoir «été élevées avec des cochons».
La communauté musulmane a donc décidé de faire pression pour faire revenir les autorités du préside occupé sur leur décision. En cas de refus, les musulmans de la ville menacent de rentrer au Maroc pour passer la fête chez leurs familles et parents. Entre temps, l’association VIAS annonce déjà deux marches populaires de protestation dans les rues de la ville, le 30 août et le 2 septembre.
Selon des sources de la ville, citées par le journal, la décision des autorités de la ville est motivée par une volonté de promouvoir la consommation du mouton espagnol, snobé par les musulmans, et donc de relever les revenus des agriculteurs et éleveurs de la péninsule.La ville de Melilia consomme quelque 5.000 moutons à l’occasion de l’Aïd Al Adha. Les bêtes sont habituellement achetées, et ce depuis des années, auprès des éleveurs marocains de la région de Nador, pour un prix allant de 2.000 DH à 4.500 DH.Si cette interdiction n’est pas levée, elle représentera, affirme le journal, un manque à gagner de près de 15 millions de DH pour les éleveurs marocains.