Meknès: un «fqih» condamné pour le viol d’une jeune fille épileptique

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Revue de presseKiosque360. Un «fqih» a été dernièrement condamné à 3 ans de prison ferme par la chambre criminelle près la Cour d’appel de Meknès. Il a en effet profité de son statut pour violer une jeune fille épileptique qui avait fait appel à ses prétendus dons de guérisseur. Les détails.

Le 14/03/2016 à 22h56

La chambre criminelle près la Cour d’appel de Meknès a condamné dernièrement, en appel, un «fqih» pour le viol d’une jeune fille épileptique qu'il a de surcroît déflorée, rapporte Assabah dans sa livraison de ce mardi 15 mars.

La victime et sa famille, éprouvées par la maladie et les crises imprévisibles de la jeune fille, étaient loin de se douter que le fameux «fqih», originaire de Goulmima et dans lequel ils avaient placé tant d'espoirs, n'allait faire que rajouter à leur malheur.Ainsi, le jour du drame, précise Assabah, le faux dévot, drapé de piété et de déférence, s’est présenté au domicile de sa future victime, dans la petite ville de Boumia, dans la province de Midelt. Il a été chaleureusement accueilli par toute la famille, notamment par le père, convaincu que ses dons de guérisseur débarrasseraient sa fille de ses démons. Et son estime pour lui est encore montée d’un cran quand le tartuffe lui a affirmé qu’il était un chrif idrissi (dignitaire idrisside).

La nuit venue, toute la famille s’est rassemblée autour d’un bon dîner avec son invité de marque. Après le repas, le fqih a demandé à s’isoler avec la jeune fille malade dans l’une des chambres de la maison pour pouvoir communiquer avec l’esprit qui la hantait. Une fois en tête-à-tête avec la victime, il a récité des incantations à voix haute pendant près d’une demi-heure avant de l’endormir et de l’agresser sexuellement, rapporte Assabah.

La victime a bien sûr vite fait de réaliser qu’elle avait été au cœur d’une terrible mascarade et que le vénérable «fqih» n’était en réalité qu’un escroc doublé d’un délinquant sexuel qui, après son crime, s'était faufilé dans l'obscurité pour prendre la fuite. Honteuse de ce qu’elle avait vécu, la jeune fille s’est tue et n’a rien divulgué à ses parents.

Mais, deux semaines après son agression, elle a décidé de contacter le «fqih», rapporte encore Assabah. Ce dernier lui a demandé de se calmer et de garder le secret, allant jusqu'à lui promettre le mariage. Après avoir, en vain, attendu que son violeur honore sa promesse, la jeune fille a appris qu’il était allé s'installer à Taza, avant de partir pour Azrou. Après avoir tenté de le retrouver, elle a fini, en désespoir de cause, par porter l’affaire devant la justice qui a finalement condamné le criminel à 3 ans de prison ferme.

Par Zineb El Ouilani
Le 14/03/2016 à 22h56