Les forces de l’ordre sont intervenues hier soir, mardi 13 avril 2021, à M’diq, pour disperser une manifestation d’un groupe d’adolescents et de mineurs qui réclamaient l’ouverture des mosquées pour permettre aux fidèles de faire les prières de Tarawih. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia explique, dans son édition du jeudi 15 avril, que jusqu’à présent, on ne sait toujours pas quelle est la partie qui a poussé ces jeunes à battre le pavé dans les rues de certains quartiers de cette cité du Nord.
Certains participants à cette marche portaient en effet des pancartes comportant des slogans extrémistes, qui portent atteinte à l’Etat et à ses symboles, et qui accusent les autorités publiques de tous les maux. Ces pancartes dénonçaient ainsi la "corruption et dépendance vis-à-vis de l’étranger" ou encore le fait que "les responsables ont profité de la crise épidémiologique pour fermer les mosquées dans le but de nuire à l’islam et aux musulmans et non pas pour préserver la sécurité sanitaire des citoyens".
Les forces de l’ordre, qui ont fermement dispersé ce rassemblement interdit, ont interpellé certains participants et d'autres personnes, qui figurent parmi les organisateurs. Le quotidien a fait appel à des sources autorisées qui ont confirmé que des mouvements extrémistes auraient incité des jeunes et des mineurs de M'diq à sortir pour manifester. D’ailleurs, les autorités avaient préalablement détecté des activités suspectes, visant à profiter de cette situation, pour tenter de semer le désordre et de porter atteinte aux symboles du pays.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia indique également qu’après avoir visionné des vidéos de cette marche, les services de sécurité ont pu identifier certains meneurs, qui ont été interpellés tard dans la nuit. Ce sont ceux-là même qui ont poussé des dizaines d’enfants et d’adolescents à participer à cette marche et à scander des slogans subversifs, des appels qui pourraient diviser les Marocains. Et justement, plusieurs pages sur Facebook, proches de mouvements radicaux, avaient, juste avant cette marche, diffusé des vidéos incitant à sa tenue, tout en rendant hommage aux manifestants.
Et par une curieuse coïncidence, ce sont ces mêmes pages Facebook qui ont publié des photos et des informations mensongères lors de manifestations de Fnideq, ville voisine de M'diq. Les services de sécurité ont d’ailleurs arrêté, pas plus tard que la semaine dernière, un individu cagoulé qui avait, via une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, appelé la population à manifester contre la décision du gouvernement d’interdire les prières des Tarawih, en accusant ce même gouvernement d’"apostasie" et d’être des "ennemis de l’islam".