Marrakech: un pot-de-vin de 500.000 dirhams fait tomber le directeur de l'agence urbaine

Khalid Ouaya, directeur de l’Agence urbaine de Marrakech. . DR

Revue de presseKiosque360. Dénoncé par un promoteur, le directeur a été arrêté lors d’une opération spectaculaire alors qu’il venait d’empocher un pot-de-vin de 500.000 dirhams. Dans une autre version des faits, il s’agirait d’une somme de 1,2 million de DH.

Le 05/07/2019 à 20h04

L’arrestation, jeudi à Marrakech, du directeur de l’Agence urbaine, en flagrant délit de corruption, n’est pas passée inaperçue. D’autant qu’il était sur le point de recevoir un pot-de-vin de 500.000 dirhams. Les péripéties de son arrestation n’ont pas, non plus, été ordinaires.

L’information s’est donc propagée comme le feu dans la paille, mais dans plusieurs versions. Bref, comme la personne en question est un responsable régional de haut rang, les forces de sécurité y ont mis les moyens qu’il faut. L’opération de son arrestation a, en effet, été menée par un commando d’élie de la Brigade nationale de la police judiciaire en collaboration avec le chef de la brigade de la PJ relevant de la préfecture de police de Marrakech, sous la supervision directe et étroite du substitut du procureur général du roi près la Cour d’appel de Marrakech, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 6 et 7 juillet.

L’affaire remonte à il y a quelque temps, relate le quotidien. Un promoteur immobilier, R.H, connu de la place pour avoir réalisé plusieurs projets dans la ville Ocre, est derrière le guet-apens qui a été tendu au responsable local et conduit à son arrestation, poursuit le journal. Il avait saisit directement la présidence du Parquet général pour dénoncer une tentative d’extorsion de fonds dont l’auteur n’est autre que le directeur de l’Agence urbaine. Ce dernier exigeait, d’après la plainte du promoteur immobilier, un pot-de-vin conséquent pour accélérer les démarches de l’autorisation de ses projets. Le Parquet général a confié l’affaire à la BNPJ qui a mené toute l’opération dans la discrétion.

C’est ainsi, poursuit le journal, que ce jeudi 4 juillet vers le coup de 17h, au sortir d’une réunion à la wilaya, le directeur de l’agence s’est rendu directement au rendez-vous fixé au préalable avec le promoteur manifestement pour lui remettre la somme convenue. Aux alentours du lieu de l’entrevue, les éléments de la BNPJ, en embuscade, ne perdaient aucun détail de la rencontre. Et au moment où le directeur recevait les 500.000 dirhams, ils ont fait irruption sur les lieux. Le mis en cause a flairé le piège, mais c’était déjà trop tard. Il a quand même tenté de prendre la fuite à bord de son véhicule de fonction, mais il fini sa cavale, guère loin, en percutant une voiture de police.

Après son interpellation, le directeur de l’Agence urbaine a été mis sous mandat d’arrêt dans les locaux de la Brigade régionale de la police judiciaire, rapporte de son côté le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end. Il devra répondre du chef d’inculpation de corruption, après avoir été pris en flagrant délit de recevoir une somme que les sources citées par le journal ont estimé à 1,2 million de dirhams. Le mi en cause a par la suite été soumis un interrogatoire de circonstance, ajoute le quotidien. Les enquêteurs voulaient savoir pourquoi il avait fixé un rendez-vous avec un promoteur, qui a remis une importante somme d’argent, en dehors de son bureau. Ils voulaient également comprendre, entre autres détails de l’affaire, pourquoi il a pris la fuite au moment de son interpellation.

L’enquête, écrit le quotidien Assabah, a touché plusieurs fonctionnaires de l’Agence urbaine. L’interrogatoire a porté sur plusieurs dossiers et les procédures suivies pour leur instruction. En même temps, une perquisition a été effectuée au domicile du suspect où les enquêteurs ont saisi des dossiers relatifs à de nombreux projets immobiliers ainsi qu’une importante somme d’argent.

En plus de son caractère spectaculaire, l’arrestation de ce haut fonctionnaire local a surpris presque tout le monde dans le corps de la fonction publique dans la ville Ocre. Le directeur de l’Agence urbaine entretenait, relève Assabah, une image d’un fonctionnaire intègre et consciencieux dans son travail.

Affaire à suivre…

Par Amyne Asmlal
Le 05/07/2019 à 20h04