La Chambre criminelle au Tribunal de première instance de Marrakech devrait se pencher, dans les jours qui viennent, sur le dossier des 13 étudiants impliqués dans les affrontements sanglants du 19 mai dernier. «Ces incidents ont fait 30 blessés parmi les forces de l’ordre et 25 parmi les étudiants», rappelle Akhbar Al Yaoum dans son numéro de ce lundi 11 juillet.
Le juge d’instruction a estimé que les preuves réunies étaient suffisantes pour inculper les accusés. Ces derniers sont poursuivis pour destruction de biens publics, tentative d’incendie sur un véhicule, perturbations de la circulation, rassemblement armé, outrages à fonctionnaires dans l’exercice de leur fonction et destruction de constructions d'utilité publique.
«En attendant la première audience, certains étudiants ont affirmé avoir été victimes de violence de la part de la police judiciaire, dans les véhicules qui les transféraient vers le poste de police et pendant leur détention provisoire», rapporte le journal. Une source policière nie en bloc ces accusations et affirme que les accusés ont eu droit à un traitement correct. «Les œdèmes présents sur leurs corps sont probablement été causés par les pierres jetées dans toutes les directions lors des incidents», rapporte le journal.
En outre, 38 agents de police ont porté plainte contre les étudiants arrêtés pour coups et blessures. Ils ont accompagné leurs plaintes de certificats médicaux attestant leur invalidité temporaire pour des périodes allant de 5 à 18 jours. Des sources associatives assurent, quant à elles, que les blessures dans les rangs des étudiants étaient plus graves, mais que ces derniers avaient refusé de se rendre à l'hôpital de peur de se faire arrêter.
Rappelons que les affrontements ont éclaté lorsque des éléments des forces de l’ordre ont tenté de disperser des étudiants qui avaient organisé, à Marrakech, une marche spontanée et non encadrée. La réaction des étudiants a été «une réponse à la violence exagérée des forces de l’ordre», d'après le journal.
Les étudiants sont soutenus par un comité de défense composé, entre autres, d’Abderrazzak Azzouzi, avocat au barreau de Marrakech et activiste de la société civile, ainsi que d'Abdelilah Tachfine, mandaté par la branche Menara de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH).