Alors qu’elle se dirige vers sa fin, l’expérience des frères de Saâd-Eddine El Othmani dans la gestion locale à Marrakech a été entachée par une autre affaire relative aux bus électriques flambants neufs- seule fierté du mandat du PJD à la tête de la ville ocre-, qui affichent d’ores et déjà des pannes.
Dans sa livraison du 9 juin, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, cette situation remet en cause le projet des bus électriques pensé pour relier les quartiers d’Al Massira à Bab Doukkala en passant par l’avenue Hassan II. D’après le quotidien, ce projet a nécessité une enveloppe de plusieurs milliards, payés par l’argent du contribuable, sous prétexte de l’organisation de la ville ocre de la Conférence pour le climat COP 22.
Lors de son mandat, les dirigeants actuels du conseil communal ont décidé de balayer d’un revers de la main le projet de bus pensé par leurs prédécesseurs, en lui préférant des bus électriques chinois d’une longueur de 24 mètres, avant qu’elle ne soit réduite à 12 mètres, soit des minis-bus. L’actuel conseil communal, dirigé par le PJD, a conclu dans ce sens un accord pour des câbles électriques, moyennant une enveloppe budgétaire estimée à près de 4 milliards de centimes.
Sauf qu’un bureau d’études a découvert que les cordons électriques n’ont pas de soupape de sécurité. Conséquence : au lieu de charger les batteries de ces cordons par l’énergie, elles sont désormais chargées à partir de l’éclairage public. Son coût a ainsi été augmenté au lieu d’être réduit, comme l’avait promis le maire de Marrakech avec la société “Métropole des lumières”, qui a raflé, à son tour, des milliards de centimes.
Pour rappel, ce projet, baptisé les Bus à Haut Niveau de Service de Marrakech (BHNS), est né d’une collaboration entre le Conseil de la région de Marrakech-Safi, la commune urbaine de Marrakech et le Fonds d’accompagnement des réformes du transport. Ces bus sont en service depuis 2017.
Plus de trois ans après leur mise en service, les bus électriques de Marrakech transportent aujourd'hui près d’un million de voyageurs par an, avec une moyenne de 2.500 personnes/jour. Toujours en 2017, la ville ocre avait envoyé un signal fort d’engagement écologique, en mettant en circulation dix bus écologiques sur une ligne qui s’étend sur une longueur de 10 kilomètres, et qui relie les quartiers de Massira, Douar El Askar, Guéliz, Bab Doukkala et Jamaâ El Fna. Sauf que la gestion locale du PJD en a décidé autrement.