C’est devenu une urgence. Pour limiter la spéculation des intermédiaires et réduire l’ampleur de l’inflation des prix des produits agricoles, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle à une réforme urgente des chaines de distribution de ces produits, ainsi que la réglementation de l’activité des intermédiaires.
Dans son édition du vendredi 24 février, Al Ahdath Al Maghribia explique que cette conclusion du CESE émane d’une veille effectuée sur les prix des produits agricoles, ajoutant qu’il existe une batterie de mesures qui permettent d’entamer la réorganisation des circuits de commercialisation. Parmi ces mesures, le CESE cite l’urgence d’une réforme profonde des marchés de gros, en adoptant un dispositif ouvert à la concurrence et conditionné par le respect d’un cahier de charges. Il est également question de mettre en place une réglementation qui clarifie le fonctionnement interne des marchés, les modalités d’éligibilité des intervenants et le nouveau système de redevances.
Par ailleurs, les mesures proposées par le Conseil insistent sur le développement des circuits courts de commercialisation à caractère coopératif, la promotion du commerce de proximité et l’encouragement des petits et moyens agriculteurs à se regrouper dans des coopératives en s’inspirant des approches adoptées par la filière sucrière et la filière laitière.
Comme le rapporte Al Ahdath Al Maghribia, le CESE propose également la mise en place d’un cadre juridique encadrant les pratiques de stockage des produits agricoles, qu’ils soient destinés à des fins de consommation ou à la culture. Cela permettrait ainsi de lutter efficacement contre l’entreposage à des fins spéculatives.
La liste des mesures recommandées par le CESE ne s’arrête pas là, puisqu’il propose aussi une transformation digitale de la commercialisation des produits agricoles. Cette transformation peut se matérialiser par la conception de plateformes digitales permettant aux agriculteurs d’accéder instantanément aux données sur les prix réels afin de mieux négocier avec les intervenants de la chaîne de commercialisation. Elles permettront, en outre, d’écouler directement une partie des produits.
Enfin, pour ce qui est de l’intermédiation, souvent pointée du doigt comme la véritable cause de l’inflation, le CESE appelle à mettre en place un cadre réglementaire précis et opposable pour repenser et réguler le rôle et les missions du métier de l’intermédiaire. Ce cadre doit expliciter ses droits et ses obligations au niveau de la chaine de commercialisation.