L’Office national de la pêche maritime (ONP)est dans une situation peu enviable. Des professionnels et des parlementaires, de la majorité comme de l’opposition, réclament un audit de l’Office. C’est ce que rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 25 avril.
Placé sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime et dirigé par Amina El Feguigui depuis 13 ans, cet organisme est, en effet, sous le feu des critiques suite à l’enregistrement de «graves dysfonctionnements par l’inspection générale de l’administration territoriale relevant du ministère de l’Intérieur». Cela dans le cadre d’une mission de contrôle de la gestion des halls au poisson financés et gérés dans le cadre de partenariats avec les collectivités territoriales.
Le quotidien a cité, notamment, le cas du marché de gros de poisson de Marrakech, créé en 2018 sur une superficie de 3 hectares avec un financement du Millenium Challenge pour une enveloppe de 93 millions de dirhams, dont 7 millions de dirhams sous forme de soutien financier aux poissonniers. Le marché de poisson de Casablanca, sis dans la commune de Lahraouiyine, est également donné en exemple en termes de mauvaise gestion.
Mais ce n’est pas le seul point noir de la gestion de l’Office sur lequel les parlementaires ont mis le doigt. Ces derniers pointent également la mise en œuvre du programme de promotion et de développement de la pêche artisanale et la promotion de la consommation nationale du poisson, ainsi que le développement de la production destinée au secteur industriel.
Or, souligne le quotidien, cette gestion contestée s’est répercutée négativement sur les professionnels du secteur. Selon ces derniers, l’un des griefs qu’ils retiennent contre l’Office porte sur la gestion du programme de promotion des caissons en plastique auquel a été consacrée une enveloppe de 300 millions de dirhams. Malgré cet effort financier, les professionnels trouvent toujours des difficultés à s’en procurer en nombre suffisant pour leur activité.
Autre grief retenu contre l’organisme public: le retard de la mise en œuvre des systèmes de pesage des débarquements, notamment pour les chalutiers pélagiques de type RSW.
Les professionnels pointent également du doigt ce qu’ils considèrent comme «un échec cuisant de la gestion des ports de pêche», et ce après l’annulation de la convention de partenariat signée avec l’ANP en plus, bien sûr, du «désordre dans la commercialisation des produits de la pêche maritime, ce qui a eu des répercussions négatives sur leur valorisation».
Face à cette situation, les professionnels et les parlementaires exigent des mesures urgentes pour redresser la situation. Ils demandent la mise en place d’une approche participative et citoyenne au sein de l’ONP, ou encore l’adoption d’une gestion rationnelle, efficace et transparente des projets relevant des compétences de l’Office. Ils exigent également l’implication des différents acteurs intervenant dans la commercialisation des produits de la pêche ainsi que l’adaptation des interventions de l’ONP aux politiques publiques visant le développement du secteur.