Majida Chahid: le courage d'une militante de la première heure

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Revue de presseKiosque360. Majida Chahid est une militante associative très connue à Zagora où elle sillonne, depuis des années, les villages et les douars pour améliorer la condition de la femme rurale. Elle vient d’être récompensée en remportant le prix de l’excellence de la femme marocaine.

Le 29/11/2018 à 21h36

La quatrième édition du prix Excellence (Tamayuz) de la femme marocaine a primé, conjointement, la fille de Zagora, Majida Chahid, et sa collègue dans le travail associatif, Naima Senhaji. Ce prix est une reconnaissance des femmes de l’ombre qui oeuvrent pour la femme rurale. La consécration de Majida Chahid n’a pas surpris les habitants de Zagora et de la région de l’Est qui connaissent son militantisme, sa dévotion à sa région et particulièrement à la femme rurale. Dès son enfance, elle a cherché les défis pour donner l’exemple aux filles de sa génération, étant la première fille a avoir été scolarisée dans la province de Zagora. Sa volonté inébranlable l’a poussée à bousculer les traditions qui enveloppent la femme dans une cagoule noire et l’assimilent à la «honte».

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 30 novembre, que Majida est née dans le milieu des années soixante, dans le village «Bani Zouli», à quelques encablures de Zagora. Elle a intégré l’école dans une région où la femme ne pouvait sortir de sa maison que deux fois dans sa vie: le jour de son mariage et celui de sa mort. Mais cette battante n’en avait cure du qu'en dira-t-on dans un milieu plus que conservatoire, d’autant qu’elle a été bien épaulée par ses parents, très ouverts à l’émancipation de la femme.

Malgré les multiples obstacles qu’elle a rencontrés, elle a suivi le chemin qu’elle a tracé pour se forger une personnalité tenace mais ô combien généreuse. Après avoir longtemps milité dans le «Club féminin» où elle formé plusieurs filles, elle a élargi son champ d’action dans sa lutte pour l’amélioration de la condition féminine. En 2005, elle a créé le centre d’accueil des filles. Depuis, elle en a installé sept autres dans différentes zones sans oublier l’inauguration, cette année, de la maison de la fille, en partenariat avec l’ambassade du Japon.

Il est clair que la démarche militante de Majida ne s’arrêtera pas à ces réalisations, car elle est décidée à sillonner les douars et les hameaux de sa province natale. Un combat pour sortir les filles de la misère, de les tirer de l’analphabétisme vers la lumière du savoir et du développement de la condition féminine.

Par Hassan Benadad
Le 29/11/2018 à 21h36