Maître Ziane a décidé de se saisir de l’affaire Ali Dinia, un dossier qui, selon lui, comporte plusieurs vices de forme. L’issue de la nouvelle audience qui a lieu, aujourd’hui, à Bensmilane, est donc impatiemment attendue, d’autant que Ali Dinia, 78 ans, s’est vu refuser à quatre reprises la demande de liberté provisoire. La dernière audience qui, le 23 septembre, a été bouclée en 5 minutes pour être reportée à ce mardi 14 octobre, s’était en effet accompagnée d’une immense déception et, surtout, d’une incompréhension partagée par la famille et des ONG, qui se sont fortement mobilisées autour de cet homme fortement éprouvé par la maladie, l’accident dont il a été victime, et l’enfermement qui ne lui permet pas de bénéficier des soins dont il a besoin.
Pour rappel, Ali Dinia a été victime, le 15 août dernier, d’un accident causé par une semi-remorque qui a violemment percuté sa voiture, alors qu’il se rendait à Tanger avec sa femme, sa fille et ses deux petits-enfants. Le choc, qui a propulsé le véhicule de Ali Dinia sur le bas-côté avant de le projeter de l’autre côté de l’autoroute, a provoqué des collisions avec des voitures venant en sens inverse, dont celle d’une mère, substitut du procureur du roi, qui y perdra sa fille de 23 ans. Une tragédie. De leur côté, Ali Dinia et sa famille seront grièvement blessés et transportés à l’hôpital de Benslimane avant d’être évacués vers Casablanca. Mais l’affaire prendra une étrange tournure lorsque le chauffeur de la semi-semorque sera libéré, le 2 septembre, au bout de quinze jours de garde-à-vue et que, pire encore, la victime ira prendre la place du coupable derrière les barreaux. La police viendra en effet chercher Ali Dinia, fraîchement opéré, très affaibli et plâtré, à la clinique pour le conduire auprès du juge d’instruction de Benslimane qui décidera de l’incarcérer.
Maître Ziane réagit Face à un tel acharnement, Maître Ziane a décidé de défendre, qui plus est à titre gracieux, Ali Dinia qui a d’ailleurs vécu le martyr ces derniers jours. En effet, son état s’est aggravé en prison. Ainsi, les barres de fer que les médecins lui ont greffés pour fixer ses fractures ont traversé la chair alors qu’il était en cellule, et la demande déposée par la famille pour l’évacuer vers l’hôpital s’est heurtée à beaucoup de résistance. Un rapport médical alarmant a finalement permis de transporter enfin Ali Dinia à l’hôpital où, nous a affirmé sa fille, il a été opéré sans anesthésie avant d’être reconduit en prison.Pourquoi un tel acharnement sur un homme affaibli et âgé qui ne constitue de danger pour personne et qui, de surcroît, était clairement considéré, après l’accident, comme la victime? Nous attendons des réponses…




