Mère courage. Mère Teresa du Maroc. La maman de tous les Marocains. Un ange sur terre. C’est ainsi que la nomment tous ceux qui l’ont connue, de près ou de loin.
Aïcha Ech-Chenna, militante des droits humains, présidente-fondatrice de l’association Solidarité féminine, a laissé des traces dans le cœur de tous les enfants du Maroc.
Décédée ce dimanche 25 septembre à l’âge de 81 ans dans une clinique de Casablanca, «Maman Aïcha» a été inhumée au cimetière de Rahma après la prière de l’Asr. Ses enfants, ses petits-enfants, ses confrères et consoeurs qui l’ont accompagnée au cours de son combat dans son association étaient là pour lui rendre un ultime hommage. Tristes, mais en même temps reconnaissants envers cette femme qui s’est sacrifiée, aux dires de sa famille, de tous ceux qui l’ont rencontré, au profit de son combat.
Un combat contre la stigmatisation et la maltraitance des mères célibataires et de leurs enfants. «Alors même qu’elle était souffrante, elle demandait après tous ceux qu’elle a soutenus et pour qui elle a longtemps milité, pour le bien de sa cause, car elle y croyait profondément et parfois même au détriment de son propre bien-être et de sa propre santé», témoigne, interrogée par Le360, cette bénévole, qui pendant longtemps a eu l’occasion de travailler aux côtés de Aïcha Ech-Chenna.
Son petit-fils, ému, triste, rappelle que sa grand-mère avait ce combat dans le sang. «Sa volonté c’était de voir le sort de la femme marocaine, des mères célibataire et de leurs enfants s’améliorer, qu’ils aient une vie et un statut. Aujourd’hui, tous les Marocains sont tristes, car elle incarne quelque part la maman de tous les Marocains», a-t-il confié.
Lire aussi : Aïcha Ech-Chenna, la plus grande des militantes des droits des femmes au Maroc, n’est plus
Naima El Am, vice-présidente de l’association Solidarité féminine, affirme qu’il s’agit d’une grande perte pour tout le Maroc. «Elle a porté le flambeau pendant 37 ans. On peut dire qu’elle a consacré la moitié de sa vie aux côtés des militantes de son association. Un travail qui a déja porté ses fruits. La preuve, hier, ces enfants nés d’une mère célibataire, en dehors du mariage, n’avaient aucune identité. Aujourd’hui ces enfants sont des cadres, ont des postes de responsabilités… Cela n’aurait pas été possible si elle n’avait pas mené ce combat».
Aujourd’hui, l’association qu’elle a fondée en 1985 a été imprégnée par son esprit, sa philosophie et ses idées pour un Maroc moderne et pour une vie digne pour les Marocaines. La relève semble être assurée. En tout cas Aïcha Ech-Chenna a déjà, longtemps avant sa mort, assis les bases solidaires de cette relève.