Le gouvernement et les syndicats sont passés à la vitesse supérieure pour adopter la loi sur le droit de grève à travers un accord sur ses principes essentiels, notamment sur sa conformité avec les dispositions de la Constitution et les traités internationaux. L’information est rapportée par Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du 29 mai.
Le ministre de l’Emploi Younes Sekkouri a révélé, lundi 27 mai, les derniers développements concernant ce dossier en affirmant que des réunions marathoniennes avec les syndicats se poursuivaient pour parvenir à une formule consensuelle afin de soumettre ce projet au Parlement. Le ministre a indiqué que le gouvernement avait approuvé un important accord social qui sera appliqué conformément à l’accord du 30 avril 2022, qui consacre le droit constitutionnel dans l’exercice du droit de grève.
«D’une part, nous avons des revendications syndicales légitimes qui veillent à ne pas restreindre le droit de grève pour qu’il soit exercé avec souplesse et qu’il soit un moyen de pression pour défendre les droits des travailleurs dans les secteurs privé et public. D’autre part, ce droit de grève ne doit pas s’exercer aux dépens des employeurs qui respectent les droits des employés, qui signent des conventions collectives et qui ne violent pas la liberté de l’action syndicale», souligne le ministre. L’objectif, ajoute Sekkouri, est «de donner l’exemple à la communauté internationale» car, précise-il, «il n’existe pas une unanimité sur la grève dans tous les pays du monde. Ceci étant, le droit de grève sera exercé au Maroc conformément à des règles qui définissent les droits et les devoirs».
Le ministre, relaie Al Ahdath Al Maghribia, a souligné que des concertations ont eu lieu sur cette loi en ce qui concerne notamment le rôle que doit d’urgence jouer le pouvoir judiciaire dans ce domaine, ainsi que les sanctions qui ne doivent pas été appliquées aux seuls employés. L’employeur doit également être sanctionné s’il recourt à une discrimination entre les grévistes et les non-grévistes en accordant des avantages à la dernière catégorie.
«Nous avons pris le temps d’étudier minutieusement certains cas pour accorder tous les droits sans restriction aucune. Certains aménagements seront apportés aux secteurs vitaux où le travail sera interrompu, qui sont essentiels pour les citoyens et sur lesquels il existe un consensus international sur le principe de les respecter», note Sekkouri. Et d’annoncer que le même processus sera suivi pour la loi relative au code du travail, sachant que le ministère compte ne pas accuser de retard sur ce sujet. Le ministre a aussi parlé d’un ensemble de nouveautés relatives aux nouveaux métiers.