Liberté du culte : L’Exécutif pointé du doigt

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Revue de presseLe rapport du département d‘Etat américain fait du Maroc un pays tolérant en matière de liberté de culte. Mais les dernières décisions du gouvernement laissent entendre le contraire.

Le 21/05/2013 à 22h13, mis à jour le 21/05/2013 à 22h29

On connaissait déjà le Maroc comme étant un pays de tolérance, désormais c'est certain. En témoigne le dernier rapport américain sur la liberté de culte qui fait la Une d'une bonne partie des titres à paraître ce mercredi 22 mai. Selon le rapport, "4.000 Marocains se sont convertis au christianisme et 8.000 sont devenus chiites", titre à sa Une Al Massae.

"Le Département d'Etat US met en avant les efforts du Maroc en matière de promotion de la liberté et la tolérance religieuse", lit-on en Une de L'Opinion. Selon les extraits du rapport cités par le quotidien, "il n'existe aucune interdiction concernant le port de vêtements ou de symboles religieux, que ce soit au sein de la sphère publique ou privée".

Tolérant, mais...

Néanmoins, "tout n'est pas rose", poursuit Libération. En effet, selon le quotidien francophone, le rapport souligne que "la Constitution et les autres lois protègent la liberté de religion, mais en pratique, le gouvernement restreint cette liberté dans certains cas". Le document en question évoque "quelques cas d'abus commis par le gouvernement", poursuit Libération qui fait notamment référence à la secte "Jamaa Mahdawiya" dont plusieurs membres ont été arrêtés en mars dernier.

"Malgré la tolérance des petits groupes religieux, le gouvernement marocain continue de restreindre la distribution de matériels religieux non islamique", ajoute L’Economiste. Le quotidien économique rappelle au passage que "le ministère de l’Intérieur avait ordonné l’expulsion d’une dizaine d’évangélistes dirigeant un orphelinat à Aïn Leuh et qui étaient accusés de prosélytisme". Une décision sur laquelle revient également Bayane Al Yaoum, qui évoque aussi les textes de loi qui permettent "au gouvernement d’ordonner l’expulsion de tout étranger qui serait une menace à l’ordre public".

Depuis toujours, le Maroc prône le principe de tolérance aussi bien culturel que religieux et rejette toute forme d’extrémisme. Bien qu’il soit constitutionnellement un pays musulman, le nouveau texte fondamental a consacré la liberté de culte comme un droit constitutionnel. Si ce rapport tend à confirmer cet état de fait, il n’en reste pas moins que les pratiques du gouvernement Benkirane en la matière sont pointées du doigt par les organismes internationaux. Autant dire que l’Exécutif doit revoir sa copie en ce qui concerne le respect de la liberté religieuse.

Par Sophia Akhmisse
Le 21/05/2013 à 22h13, mis à jour le 21/05/2013 à 22h29