Le chantier du train à grande vitesse (TGV) reliant Kénitra à Marrakech entre dans une phase sensible avec le déclenchement officiel des procédures d’expropriation à Casablanca.
Pas moins de 133 logements et locaux commerciaux situés dans l’arrondissement Mers Sultan (préfecture des arrondissements Al Fida–Mers Sultan), précisément entre les points kilométriques 01+173 et 03+380, sont concernés par une décision de dépossession pour utilité publique, indique le quotidien Assabah dans son édition du mardi 8 juillet.
Ces expropriations touchent quatre rues principales: Sidi Ahmed Belkhayat, Moulay Rachid, Abdellah El Fassi et Ibn Jirir.
Au total, 127 logements d’une surface cumulée inférieure à 60 m² sont visés, dont 28 appartiennent à la commune de Casablanca.
À cela s’ajoutent 14 logements supplémentaires dans le quartier dit «La Commune», ainsi que 10 locaux commerciaux de tailles diverses. Ces derniers abritent des activités artisanales ou commerciales, précise Assabah.
Les occupants pourront prétendre à une double compensation (administrative et commerciale) à condition de prouver l’exercice légal de leur activité.
Ces biens expropriés ne se trouvent pas dans des zones stratégiques ou à fort rendement économique, mais plutôt dans les environs de l’avenue Mohammed VI.
À l’issue de visites de terrain et d’évaluations menées par plusieurs administrations publiques, dont la Direction des Impôts, des compensations financières ont été établies au profit de près de 380 familles et des 10 commerçants concernés.
Les montants arrêtés sont de 5.000 dirhams/m² pour le terrain nu, qu’il appartienne à un particulier ou à la commune, et de 2.000 dirhams/m² pour les constructions.
Les locataires occupant les lieux depuis plus de 5 ans bénéficieront également de 2.000 dirhams/m².
Ainsi, un logement de 60 m² pourra donner lieu à une compensation de plus de 660.000 dirhams pour un propriétaire, et environ la moitié pour un locataire.
Dans cette zone de Mers Sultan, le coût global par mètre carré peut ainsi atteindre jusqu’à 17.000 dirhams, pris en charge par l’Office national des chemins de fer (ONCF).
En parallèle, la commune de Casablanca percevra une compensation de 8,4 millions de dirhams pour ses 28 logements classés dans les biens de parure.
Depuis quelques jours, un bureau spécial a été ouvert à la circonscription administrative 17 pour accueillir les ayants-droit, lit-on.
Ces derniers sont invités à fournir leurs titres de propriété, contrats de location, registres commerciaux et autres documents administratifs.
Les dossiers seront examinés par une commission dédiée avant la remise des chèques de compensation.
Enfin, parmi les 28 locaux commerciaux de la zone appelée Rahba, un accord a été conclu avec les exploitants pour leur relogement dans de nouveaux magasins construits dans la zone de Tanqiya, anciennement utilisée par les femmes pour le tri des céréales.
Des procès-verbaux ont été signés à cet effet, en attendant le règlement de quelques situations particulières.
L’ONCF, en coordination avec les autorités locales, poursuit les discussions avec les propriétaires, commerçants et locataires non encore régularisés, dans le but de parvenir à des accords amiables, dans le respect du cadre légal encadrant les expropriations pour cause d’utilité publique.







