Les autorités espagnoles ont finalement décidé de se «débarrasser» des enfants mineurs marocains non accompagnés par leurs parents qui sont entrés sur leur territoire de manière illégale. Les opérations de rapatriement seront effectuées par vagues successives, suite à un accord conclu entre les responsables marocains et leurs homologues espagnols.
Les medias ibériques indiquent que Madrid a commencé à exécuter cette opération qui concerne près de 7.000 mineurs marocains, dont 5.500 ont rejoint clandestinement l’Espagne l’année dernière. Les deux pays se sont mis d’accord pour que des représentants marocains assistent aux séances d’audition de ces enfants hébergés dans des centres de rétention dans la capitale espagnole. Une présence qui permet de vérifier la nationalité marocaine des candidats au retour et de superviser les mesures de rapatriement dans leur pays d’origine. Les mêmes sources, qui s’appuient sur un communiqué de la police des frontières et de l’immigration, indiquent que cette opération rentre dans le cadre d’un partenariat entre les deux pays pour mettre fin à l’immigration illégale des mineurs.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 29 avril, que cet accord permet aux enfants mineurs non accompagnés d’être protégés et d’avoir les garanties nécessaires pour ne pas subir les aléas de l’errance. Ce partenariat a été réclamé par les responsables des présides occupés de Sebta et Mellila qui ont exprimé, à maintes reprises, leur inquiétude face à cette pression migratoire sur les centres d’accueil. C’est pour cela qu’ils ont poussé un soupir de soulagement en apprenant la mise en application de cet accord: «Le gouvernement local de Sebta et Mellila ont accueilli avec beaucoup de soulagement l’activation de l’accord signé en 2007 et qui est entré en vigueur en 2012. D’autant qu’il va régler un problème qui perdure à cause de la difficulté à mettre en œuvre les mesures de rapatriement des enfants mineurs qui sont protégés par la loi de l’Union européenne».
De son côté, le journal El Pais a souligné la position du Maroc sur ce dossier en affirmant que «les autorités marocaines ont refusé de coopérer pour régler ce dossier en concomitance avec l’annonce par l’UE de réserver un soutien financier à Rabat de 140 millions d’euros. Pourtant, 70% des enfants (soit 11.000 mineurs) qui se trouvent sur le territoire ibérique sont de nationalité marocaine».
La même source ajoute que malgré les critiques émises par le réseau espagnol pour l’immigration contre le gouvernement central de Madrid, ce dernier poursuit l’application de ces décisions. Le gouvernement central, poursuit El Pais, demeure déterminé à affronter l’afflux de plus en plus grand des enfants mineurs sur le territoire espagnol. La décision du rapatriement de ces enfants a été prise suite à une étude détaillée qui a été réalisée par le ministère de l’Immigration et de la protection sociale espagnole. Ladite étude a conclu à la nécessité de les rendre à leurs parents d’une manière légale de peur qu’ils soient victimes de diverses exploitations.