Les travaux du barrage Ribat El Kheir se poursuivent à un rythme soutenu

Le barrage «Ribat El Kheir», l’un des grands projets structurants en cours dans la province de Sefrou. (Y.Jaoual/Le360)

Sur fond de crise hydrique et de défis climatiques croissants, le chantier du barrage «Ribat El Kheir», dans la province de Sefrou, avance à pas soutenus. Projet stratégique au cœur du plan national pour l’eau potable 2020–2027, il incarne la vision du Maroc pour renforcer sa sécurité hydrique, irriguer ses terres agricoles, prévenir les inondations et amorcer une dynamique territoriale durable.

Le 24/06/2025 à 13h57

Les travaux de construction du barrage «Ribat El Kheir», l’un des grands projets structurants en cours dans la province de Sefrou, s’accélèrent. Ce chantier vise à renforcer les capacités hydriques de la région, à garantir l’approvisionnement en eau potable de la ville de Sefrou et de ses centres environnants, à irriguer les terres agricoles et à protéger la zone contre les risques d’inondation —face entres autres aux défis climatiques grandissants.

Doté d’un budget d’environ 1,8 milliard de dirhams, ce projet s’inscrit dans la stratégie nationale de renforcement des infrastructures hydrauliques, conformément aux hautes orientations royales appelant à accélérer la réalisation de barrages grands et moyens, en particulier dans les zones à fortes précipitations.

«Ce chantier stratégique représente l’une des infrastructures hydrauliques les plus importantes du bassin de Sebou, avec une retenue prévue de 124 millions de mètres cubes», a déclaré Jilali Douma, responsable de la mise en œuvre du barrage, pour Le360.

Les travaux ont déjà atteint un taux d’avancement d’environ 10%. La phase actuelle comprend la préparation du terrain, l’installation des équipements techniques et humains, l’ouverture de la carrière pour les matériaux de construction. Les travaux de génie civil devraient s’étaler sur environ 60 mois.

Le barrage, dont les travaux ont démarré en mai 2024, est construit sur l’oued Zelloul — l’un des affluents principaux de l’oued Sebou — à quelque 9 kilomètres de la ville de Ribat El Kheir. Il s’agit d’un barrage en enrochements avec parement en béton armé, haut de 76 mètres et long de 530 mètres en crête, avec un volume de remblais estimé à 3 millions de mètres cubes.

Ce projet devrait assurer un approvisionnement en eau durable à Sefrou et aux communes avoisinantes, qui font face ces dernières années à une pression croissante sur les ressources hydriques. Il permettra aussi de valoriser les terres agricoles en aval, renforçant ainsi la production agricole, tout en contribuant à la prévention des inondations liées aux fortes pluies. Le projet offre par ailleurs une opportunité de production d’énergie hydroélectrique, en cohérence avec l’orientation du Maroc vers la diversification énergétique et les énergies renouvelables.

Le budget alloué couvre les études techniques, les travaux de génie civil et électromécanique, ainsi que l’expropriation d’environ 630 hectares nécessaires à la construction du barrage et à la formation de sa retenue. Ce grand chantier devrait créer une dynamique économique locale, à travers des emplois directs et indirects, tout en soutenant les activités agricoles et touristiques, renforçant ainsi l’attractivité de la province et ses indicateurs de développement.

«Ce barrage incarne une démarche proactive menée par le Royaume pour faire face à la raréfaction des ressources en eau et garantir une gestion durable et rationnelle de cette richesse vitale. Il s’inscrit dans la continuité de la stratégie nationale initiée par le roi Hassan II, et consolidée aujourd’hui par le roi Mohammed VI, à travers une vision ambitieuse pour renforcer la sécurité hydrique», souligne de son côté Hamza Cherki, directeur des travaux du projet dans la province de Sefrou.

Il a également précisé que l’ensemble des travaux est mené par des compétences 100 % marocaines -ingénieurs et techniciens formés dans les écoles nationales- et exécuté par une entreprise marocaine, utilisant des technologies avancées.

Le chantier mobilise intensivement des engins et des ressources humaines, avec des travaux menés en continu, 24 heures sur 24, dans le respect strict des délais, voire avec l’objectif de les devancer, compte tenu de la pression hydrique croissante causée par la succession d’années de sécheresse. L’ambition est que le barrage devienne un pilier essentiel de l’infrastructure hydrique de la région Fès-Meknès et un levier de développement territorial et de justice hydrique.

Par Youssra Jaoual
Le 24/06/2025 à 13h57