Les pouvoirs publics mènent la guerre contre la mafia de l’eau

Deuxième plus grand oued du Royaume, et long de 550 km, le lit de l’Oum Errabia pâtit en 2022 des effets de la sécheresse pour la quatrième année consécutive.

Deuxième plus grand oued du Royaume, et long de 550 km, le lit de l’Oum Errabia pâtit en 2022 des effets de la sécheresse pour la quatrième année consécutive. . Abderrahim Et-Tahiry / Le360 (capture image vidéo)

Revue de presseKiosque360. Les pouvoirs publics ont entamé, en début de semaine, une campagne d’assainissement contre les voleurs d’eau, notamment les propriétaires des grandes fermes qui sont à l’origine de l’assèchement de plusieurs oueds. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 26/11/2022 à 09h12

Les pouvoirs publics mènent une guerre soutenue contre la mafia de l’eau qui surexploite les rivières et les affluents jusqu’à l’épuisement total de certains Oueds. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week-end (26 et 27 novembre), que les auteurs de cette exploitation illégale et irrationnelle consomment l’eau gratuitement au moment où le Royaume connaît une sécheresse sans précédent et où certaines régions sont menacées de soif. Les autorités locales, ainsi que les services chargés de la gestion de l’eau, ont mené, mardi et mercredi derniers, une campagne d’assainissement dans l’Oued Oum Er Rbia, considéré comme la source d’eau la plus surexploitée par les propriétaires des grandes fermes qui ne dépensent, en contrepartie, aucun dirham. Au cours de cette descente, plusieurs baraques où étaient cachés des pompes et des canons à eau qui servaient au vol de la ressource hydrique ont été détruites. Il paraît que les autorités ont reçu des instructions émanant de leur hiérarchie pour démanteler ces réseaux mafieux, sachant que plusieurs associations ont alerté sur les conséquences de cette exploitation illégale et ont même divulgué les noms de certains contrevenants sans qu’ils ne soient inquiétés. Bien plus, les riverains des Oueds ont averti par écrit les pouvoirs publics et ont organisé plusieurs manifestations pour tirer la sonnette d’alarme sur l’épuisement de l’eau et la menace de la sécheresse qui les guette. Le quotidien Assabah souligne que l’Oued Chbouka, qui est le plus grand affluent de l'Oued Oum Er Rabia, est presque asséché à cause des agissements des propriétaires des fermes dont certains ont construit des barrages collinaires et installé d’énormes canons à eau. Ce qui est aberrant, c’est qu’ils volent l’eau en plein jour, au vu et au su de tout le monde, sans même qu'ils ne cachent leur matériel ou qu’ils ne soient pour autant inquiétés. Selon des statistiques officielles, 30 à 40% des ressources hydriques se perdent à cause du vol, qu’il s’agisse de l’eau potable ou de celle réservée à l’agriculture. Quant au vol commis à partir des conduites d’eau, son volume atteint 40% et s’ajoute ainsi à la surexploitation des nappes phréatiques via le creusement clandestin des puits, dont 80% ne sont pas autorisés.

Par Hassan Benadad
Le 26/11/2022 à 09h12