C’était là l’un des moyens d’échange et de communication que privilégiaient les magistrats et les membres de la Police judiciaire. Mais les uns comme les autres se sont désormais vus interdire leur utilisation. Le président du Ministère public, Moulay El Hassan Daki, vient à cet effet d’acter l’interdiction de l’utilisation de cette application de messagerie instantanée, dans une circulaire diffusée la semaine dernière auprès des concernés.
Une information que révèle Assabah dans son édition de ce mercredi 12 avril. Le quotidien précise qu’en plus de WhatsApp, cette interdiction touche aussi d’autres applications du même type. Le président du Ministère public a donc appelé les procureurs généraux et les procureurs du Roi à sensibiliser l’ensemble de leurs équipes, afin de les prévenir des dangers liés à l’usage de ces applications.
De fait, les craintes de Moulay El Hassan Daki sont principalement dues au fait que ces applications ne sont pas sécurisées, et peuvent être à l’origine de la divulgation de secrets professionnels au cours d’échanges entre différentes parties. Pour Assabah, les échanges entre les représentants du Ministère public, les éléments de la Police judiciaire et ceux de la gendarmerie royale sont plus précisément ciblées.
Selon les sources du quotidien, ceux-ci ont pris pour habitude d’échanger sur WhatsApp et d’autres applications de ce genre, surtout lors de l’étape des enquêtes préliminaires ouvertes pour des dossiers judiciaires. La nouvelle circulaire est donc venue rappeler aux procureurs la nécessité de faire preuve de vigilance, surtout quand il s’agit de la protection des données relatives à ces enquêtes.
Un cas de figure identique se pose lorsque les procureurs sont amenés à transmettre leurs consignes aux services de la Police judiciaire ou de la gendarmerie, en charge des enquêtes. Pour les convaincre du bien-fondé de sa décision, Moulay El Hassan Daki a cité dans sa circulaire les résultats d’études techniques qui ont démontré que les applications de messagerie instantanée s’avèrent faciles à pirater.
Par ailleurs, Assabah explique que dans le cercle très fermé des professionnels de la justice, le recours à ces applications est devenu de plus en plus prépondérant, en raison des facilités de communication qu’elles offrent, comparativement à des canaux plus classiques, comme le téléphone. C’est la raison pour laquelle certains d’entre eux ont été surpris par le contenu de cette nouvelle circulaire.