Les boulangers et pâtissiers sont en rogne. Ils menacent de mettre en exécution leur décision d’augmenter le prix du pain. Selon la Fédération nationale des boulangeries et des pâtisseries, citée par le quotidien Al Akhbar dans son numéro du lundi 3 juin, la décision d’augmenter le prix du pain a, en effet, déjà été prise.
Mais, poursuit le quotidien, sa mise en application a été reportée à une date ultérieure. La Fédération préfère attendre les résultats du dialogue avec les responsables des départements gouvernementaux concernés. Pour les responsables de la Fédération, cités par le quotidien, une chose est sûre: l’augmentation du prix ne va pas entrer en vigueur immédiatement, et ce malgré la récente augmentation du prix du gaz butane, dans le cadre d’une politique de décompensation partielle de ce produit.
Selon le quotidien, la Fédération nationale des boulangeries et des pâtisseries avait annoncé avoir pris la décision de libéraliser le prix du pain. D’ailleurs, avait-elle souligné, selon la loi, le prix du pain n’est pas réglementé. Il obéit donc à la règle de l’offre et de la demande.
De même, les professionnels ont nié avoir conclu un quelconque accord avec le gouvernement et les minotiers pour maintenir à 1,20 dirham le prix de la baguette et du pain rond. Cela tout en soulignant que le gouvernement ne les subventionne pas soutient, au contraire, «les minoteries qui leur fournissent de la farine de qualité médiocre».
D’après les professionnels, le blé tendre représente 80% de la consommation nationale en céréales. Une grande partie des besoins de consommation est couverte par l’importation, un secteur qui compte plus de 30 opérateurs.
La Fédération dit avoir pris contact avec le ministère de l’Intérieur, et les deux parties ont convenu de tenir une réunion conjointe, très prochainement, pour aborder les questions urgentes et prioritaires de ce secteur. En plus de la Fédération des boulangeries et des pâtisseries et le ministère de l’Intérieur, le département de l’Agriculture et l’Office National Interprofessionnel des Céréales et des Légumineuses (ONICL) devraient également participer à cette réunion.
Les professionnels du secteur ont également annoncé avoir saisi le ministère de l’Intérieur pour lutter contre le secteur informel et le ministère des Finances pour obtenir un allègement des charges fiscales et sociales. Ils ont également appelé la Direction générale des impôts à renégocier les arriérés d’impôts dans ce secteur qu’ils ont présentés à leurs divers interlocuteurs comme un «secteur fragile».
Selon le quotidien, qui cite des responsables de la Fédération des boulangers et des pâtissiers, le secteur souffre de plusieurs problèmes. L’un des plus importants est sans doute la concurrence du secteur informel, avec la multiplication d’établissements non autorisés et des boulangeries anarchiques, ainsi que la vente du pain et des pâtisseries en pleine rue. Cela, bien sûr, en plus de la hausse des coûts de production.