Les adouls vent debout devant le projet de loi sur la profession

Bientôt, les marocaines pourront faire partie du Lafif, ou le témoignage collectif, devant les adouls (Photo d'illustration).

Un adoul veille à la signature d'un acte ayant valeur légale, qu'il vient de rédiger. . DR

Revue de presseLa coordination nationale des adouls appelle à un sit-in national d’envergure, le mardi 30 décembre prochain, devant le siège du Parlement. Ce mouvement de protestation solennel vise le projet de loi relatif à la profession perçu comme une menace existentielle pour les fondements et l’avenir du notariat traditionnel. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 28/12/2025 à 18h35

La coordination nationale des adouls a lancé un appel à une mobilisation nationale, prévue ce mardi 30 décembre, sous la forme d’un sit-in solennel devant le siège du Parlement. Cette action manifeste le rejet catégorique du projet de loi régissant la profession d’adoul (notaire coutumier).

Dans un communiqué, la Coordination a annoncé son intention d’organiser cette manifestation pour s’opposer à un texte qu’elle qualifie d’«injuste et marginalisant», rapporte Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 29 décembre. Elle exige son retrait pur et simple, plaidant pour l’ouverture d’un nouveau chantier législatif, fondé sur un dialogue authentique et une approche participative incluant les professionnels.

Les adouls estiment que ce projet a été élaboré en l’absence de toute concertation effective avec leurs représentants. Ils y décèlent des dispositions qui «portent atteinte à l’indépendance du notariat adulaire et perturbent l’équilibre au sein du système notarial», tout en demeurant sourdes à leurs légitimes revendications et attentes professionnelles.

La coordination avertit ses interlocuteurs sur les répercussions profondes qu’aurait l’adoption de ce texte sur l’avenir de la profession et sur son rôle historique dans la sécurisation des transactions juridiques et la protection des droits. Elle souligne, dans son communiqué, que «l’unité des rangs constitue la garantie essentielle pour imposer un dialogue responsable et l’avènement d’une véritable justice législative».

Les adouls perçoivent ce projet comme une rupture, voire un recul, par rapport aux consensus établis avec le ministère de la Justice au cours des mandats précédents. Cette inflexion de la position gouvernementale suscite des interrogations quant à ses véritables motifs: vise-t-elle, via la réduction des prérogatives et l’affaiblissement de son rôle, à cibler directement l’essence même de cette institution au sein du système judiciaire? Devant cette impasse, la coordination en appelle à une mobilisation massive et à une présence imposante de l’ensemble de la profession lors de ce sit-in de protestation.

Rappelons que le conseil de gouvernement avait approuvé, au cours du mois de novembre 2025, le projet de loi n°16.22 relatif à l’organisation de la profession d’adoul, indique Al Ahdath Al Maghribia. Un texte que l’association marocaine des adouls avait déjà dénoncé comme constituant une «exécution officielle de la profession», le qualifiant de simple «cadre d’inspection, de contrôle et de sanctions» au détriment de sa vocation première de qualification et de perfectionnement.

Par Hassan Benadad
Le 28/12/2025 à 18h35