Le taux de préscolarisation des enfants est passé à plus de 70% en 2025

Une salle de crèche.

Une salle de crèche. Pxhere

Le dernier rapport sur l’enseignement préscolaire fait état d’une progression de la scolarisation des enfants. Selon Hicham Ait Mansour, directeur de l’Instance nationale de l’évaluation auprès du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, le taux de scolarisation des 4-5 ans a dépassé les 70% en 2025.

Le 26/12/2025 à 16h09, mis à jour le 26/12/2025 à 17h00

En une décennie, l’enseignement préscolaire au Maroc a connu une progression significative. Le taux de scolarisation des enfants de 4 à 5 ans est passé de 50,2% en 2015 à 70,4% en 2025, a annoncé jeudi à Rabat Hicham Ait Mansour, directeur de l’Instance nationale d’évaluation auprès du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS).

Les avancées les plus marquantes ont été enregistrées en milieu rural, où le taux d’accès est passé de 36,3% à 75,6%, dépassant désormais celui du milieu urbain.

La montée en charge du préscolaire s’est traduite par une expansion importante des infrastructures publiques. Le nombre d’unités d’enseignement préscolaire public a ainsi bondi, passant de 6.185 en 2018-2019 à 23.182 en 2024-2025. À l’inverse, les unités non structurées ont fortement diminué, passant de 18.882 à 4.946, traduisant une meilleure organisation et structuration du secteur.

Sur le plan financier, l’enseignement préscolaire a bénéficié d’un renforcement notable des moyens. Le budget est passé de 1,13 milliard de dirhams en 2019 à près de 3 milliards en 2025, avec un transfert progressif des dépenses vers le fonctionnement, au détriment de l’investissement.

Réalisée par le CSEFRS en partenariat avec l’UNICEF, cette évaluation dresse un état des lieux du préscolaire marocain dans un contexte de mutations structurelles. Elle analyse la qualité des environnements d’apprentissage, les conditions d’accueil, les pratiques pédagogiques et les acquis développementaux et cognitifs des enfants à l’issue de cette étape éducative.

Malgré ces progrès, plusieurs défis persistent. Le rapport souligne la persistance de disparités territoriales et sociales, l’insuffisance des infrastructures et des équipements sanitaires, ainsi que la nécessité de renforcer la gouvernance et les mécanismes de financement du secteur.

L’étude met également en lumière certaines limites des pratiques pédagogiques, encore peu interactives dans certaines classes, et les difficultés d’intégration des enfants en situation de handicap. Elle pointe aussi les écarts dans les conditions de travail et d’encadrement des éducatrices et éducateurs, notamment entre le préscolaire public et les structures non organisées, ce qui influe directement sur la stabilité professionnelle et la qualité des apprentissages.

Face à ces constats, le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique identifie plusieurs priorités: consolider la qualité de l’enseignement, renforcer la gouvernance et le pilotage institutionnel, impliquer davantage les collectivités territoriales dans le cadre de la régionalisation avancée, et professionnaliser les éducatrices et éducateurs à travers l’amélioration des conditions de travail, la formation initiale et continue, et la stabilité de l’emploi.

L’évaluation s’appuie sur un échantillon de 180 unités d’enseignement préscolaire, tous statuts confondus. Elle a concerné 871 enfants, 180 éducatrices et éducateurs, 180 responsables d’établissements, 624 parents, ainsi que 180 séances d’observation en classe, conclut le rapport.

Par Le360 (avec MAP)
Le 26/12/2025 à 16h09, mis à jour le 26/12/2025 à 17h00