Le Maroc et l'UE face à la menace des prisonniers jihadistes

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Revue de presseKiosque360. Environ 500 jihadistes quitteront les prisons européennes dans les deux prochaines années, après avoir purgé leur peine. Or, ils défendent toujours les thèses du terrorisme et ses projets. Ce qui représente un danger pour le Maroc, pays d’origine de certains, et l’Europe.

Le 26/12/2018 à 19h55

Le drame terroriste qui a secoué la localité d’Imlil à Marrakech et l’ensemble du royaume, le Danemark et la Norvège, a remis sur le devant de la scène politique maroco-européenne la question des prisonniers jihadistes, dont des Marocains qui purgent leur peine dans les prisons européennes.

Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce jeudi 27 décembre, des rapports confidentiels européens ont mis en garde contre le danger que représente la libération de ces cinq cent prisonniers jihadistes. Car, estiment les sources du quotidien qui se réfèrent aux rapports en question, ces prisonniers adhèrent toujours aux thèses terroristes et certains d’entre eux seraient même devenus plus dangereux pour s’être enfoncés davantage dans l’extrémisme durant leur séjour dans les geôles européennes. Pire encore, ajoutent les mêmes sources, ces prisons se sont transformées en lieu de recrutement et d’endoctrinement de jeunes prisonniers par des jihadistes de différentes organisations terroristes, notamment Daech.

Les mêmes sources citent le cas du Marocain Hassan El Haski, incarcéré en Espagne depuis 2004, qui sera mis en liberté en mars prochain. Ce jihadiste marocain devra purger dix autres années au Maroc pour son implication dans les attentats terroristes ayant frappé Casablanca en mai 2003. Dans une déclaration au quotidien, Moussa Ajlaoui, expert des questions de terrorisme et de sécurité, fait savoir que l’implication d’un ancien prisonnier pour terrorisme dans le drame d’Imlil montre que la libération de personnes impliquées dans des actes terroristes reste problématique. Et d’appeler les autorités marocaines à maintenir un suivi des personnes libérées.

Pour ce qui est de l’extradition des prisonniers jihadistes marocains au Maroc, Moussa Ajlaoui appelle les autorités marocaines à se renseigner sur leur conduite dans les prisons européennes, avant leur libération. Et d'insister sur le fait que certaines prisons européennes se sont transformées en lieu de recrutement et d’endoctrinement. Des criminels y accèdent pour purger leur peine mais finissent par épouser des thèses terroristes et deviennent extrémistes, fait-il remarquer, ajoutant que le danger que représente la libération de ces jihadistes est réel et que leur mise en liberté alimentera la prochaine vague de violence et d’extrémisme.

Par Mohamed Younsi
Le 26/12/2018 à 19h55