Parmi les deux victimes tuées par balles mardi dernier par les garde-côtes algériens figure Bilal, le petit cousin de Mohammed Qissi, réalisateur et producteur de cinéma originaire d’Oujda qui a fait carrière en Belgique. Dans une rencontre avec Le360, il revient sur les faits.
«Mon petit cousin a été assassiné alors qu’il faisait du jet-ski avec ses amis pendant ses vacances. Toute la famille est sous le choc, le pays est sous le choc. On ne comprend toujours pas ce qui s’est passé (...) C’est une tragédie, il ne faut pas que ça se reproduise», déplore-t-il.
La famille, profondément ébranlée par cet événement violent, pleure son enfant parti très tôt. Commerçant, marié et père de deux enfants, Bilal Kissi, qui est né et a grandi en France, avait à peine 29 ans quand il a rendu l’âme, abattu par la marine algérienne près de la baie de Saïdia.
«C’était un jeune garçon formidable. Il travaillait en France dans les marchés de fruits et légumes avec son frère Mohamed qui, par miracle, a été sauvé. Bilal, que Dieu ait son âme, a laissé deux enfants derrière lui, une fille de 2 ans à peine et une autre encore bébé, âgée de 2 mois», raconte Mohammed Qissi, au bord des larmes.
Toujours bouleversé par la perte de son cousin, le réalisateur et producteur belgo-marocain appelle à rapatrier au Maroc le corps d’Abdelali Mchiouer, une autre victime tuée dans ce drame et qu’Alger refuse de restituer à la famille qui souhaite enterrer le corps de son enfant au plus vite, pour pouvoir panser sa douleur dans la dignité.
«On demande au peuple algérien de nous aider. On voudrait d’abord rapatrier, le plus rapidement possible, le corps d’Abdelali qui a été criblé de balles, la famille souhaite enterrer son enfant, le voir une dernière fois et lui rendre un dernier hommage», souligne-t-il.
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Ses pensées vont également à Ismaïl Snabi, pris en captivité et toujours en détention chez les autorités algériennes. «Ismaïl est toujours retenu en Algérie, on voudrait qu’on nous aide pour qu’il revienne à sa famille le plus rapidement possible. Il n’a rien fait de mal, il s’est simplement perdu en mer alors qu’il passait ses vacances».
«Il n’y a pas très longtemps un bateau algérien s’était perdu du côté de Cap de l’eau. Les personnes à bord ont été accueillis pendant trois jours au Maroc, nourris et logés. On leur a donné de l’essence et on les a laissé partir tout simplement», raconte Mohammed Qissi, qui regrette que les autorités algériennes n’aient pas réservé le même traitement aux jeunes vacanciers marocains.