C’est une problématique qui revient à chaque été. La question du manque d’eau se pose avec encore plus d’acuité cette année, particulièrement dans les régions connues pour la culture du cannabis.
Cette plante, très consommatrice en eau, entraîne une exploitation excessive et anarchique des nappes phréatiques dans la zone où elle est cultivée.
Cette année, au moment où les cultivateurs s’apprêtent à cueillir les premières récoltes du cannabis licite, écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 22 juin, des acteurs associatifs entendent sensibiliser sur cette question.
Ils appellent les autorités à intervenir d’urgence pour mettre fin à cette exploitation anarchique de l’eau.
Selon le président d’une association locale qui milite pour la protection de l’environnement dans la région de Bab Berred, la plupart des sources d’eau se trouvent actuellement sous l’emprise des personnes influentes qui en privent les ayants-droits.
L’association en question est même allée jusqu’à pointer du doigt ceux qu’elle qualifie de «trafiquants de substances illégales» de priver toute la région des sources d’eau.
Pourtant, souligne le quotidien, les ayants-droits habitant des douars avoisinants disposent des documents officiels attestant de leur droit à l’usufruit de ces sources. Ils ont toujours exploité ces sources pour irriguer leurs cultures et cela depuis des années, ce qui n’est plus possible aujourd’hui.
Des canalisations ayant longtemps servi pour l’adduction de l’eau de ces sources ont été endommagées, poursuit le quotidien, mais le plus grand danger d’assèchement de leur terre vient de personnes influentes qui procèdent à des forages en profondeur près de ces sources, ce qui a conduit à leur assèchement. Les puits en question ne sont évidemment pas autorisés par les autorités concernées, précise le quotidien.
L’eau extraite de ces puits est transportée via des canalisations dans d’autres zones situées à des kilomètres plus loin. Elle sert pour l’irrigation des champs de cannabis, ce qui, d’après le responsable associatif, a engendré une baisse dangereuse du niveau de la nappe phréatique, causant en même temps une dégradation de l’environnement.
La question de la consommation importante de l’eau a été au centre de la politique de légalisation de la culture du cannabis à des fins thérapeutiques et industrielles.
Cette problématique a, en effet, été abordée lors d’un conseil d’administration l’Agence nationale de réglementation des activités liées au cannabis (ANRAC).
Il a été question, entre autres, du lancement d’un programme de recherche qui permettra au Maroc de disposer de variétés améliorées et adaptables aux conditions de production au niveau national.
Il s’agit d’une nouvelle variété de cannabis, relativement peu consommatrice en eau et qui peut donc aider à alléger la pression sur la nappe phréatique.