Le bourreau du journaliste décapité par Daach identifié?

Les scènes de barbaries des combattants de l'Etat islamique semblent inspirer nos comédiens en herbe.

Les scènes de barbaries des combattants de l'Etat islamique semblent inspirer nos comédiens en herbe. . DR

Le bourreau de James Foley serait un dénommé Abdel-Majed Abdel Bary, 23 ans, qui aurait quitté le luxueux quartier londonien où il vivait avec ses parents pour rejoindre, en Syrie, les combattants de l’EI.

Le 25/08/2014 à 12h26

Dans la vidéo diffusée, mardi dernier, par les djihadistes de l’Etat islamique et retirée depuis pour son extrême violence, le bourreau qui, tenant le journaliste américain James Foley par le collet, s’apprête à l’exécuter par décapitation, s’exprimait avec un fort accent britannique. Un accent qui constituait le seul bien faible indice pour orienter les recherches des services de renseignement aussi bien américains que britanniques, la Grande Bretagne n’ayant pas manqué d’être interpellée quant à la possible implication de l’un de leurs ressortissants. En effet, rien, sur la vidéo tournée dans un endroit désertique et où le bourreau apparaissait vêtu de noir et masqué, ne permettait de déceler la moindre indication quant au lieu et à l’identité de celui qui s’est chargé de mettre en scène, devant caméra, la mise à mort de James Foley, poignard à ma main, en menaçant les Etats-Unis de faire subir le même sort aux autres otages, au cas où ils poursuivraient leurs interventions en Irak.

Seule bien mince piste, donc: cet accent britannique. Et les recherches auraient malgré tout, selon le Sunday Times qui cite des sources gouvernementales pour affirmer que "Le MI5 et le MI6 ont identifié le combattant britannique suspecté d'avoir assassiné le journaliste américain James Foley". Il s’agirait d’un dénommé Abdel-Majed Abdel Bary, 23 ans, qui aurait quitté le luxueux quartier londonien où il vivait avec ses parents pour rejoindre, en Syrie, les combattants de l’EI où il semble assez fiévreusement engagé pour s’être fait connaître sous le surnom de "Jihadi John", pseudonyme venu de substituer à celui de "L Jinny", son nom d’artiste s’il en est, quand cet ancien rappeur préférait encore s’exprimer par les mots que par le glaive. Des mots, d’ailleurs, qui en disent long sur le mal-être, la confusion et la violence qui bouillonnent en ce chanteur reconverti en djihadiste sanguinaire et scandait, en 2012: "Je ne sais pas faire la différence entre le bien et le mal. Mon cœur est désintégré. Je n’ai pas des sentiments normaux", ou encore "J’essaie de changer, mais j’ai du sang sur les mains… J’ai du mal à changer tant que je ne me sens pas bien." Et de sang, il semblerait qu’il en soit bel et bien maculé, aujourd’hui, lui qui postait encore récemment sur Twitter une photo de lui brandissant une tête coupée.

Inquiétude en Grande Bretagne"Il est horrible de penser que l’auteur de cet acte odieux aurait été élevé en Grande-Bretagne. Il s’agit d’une trahison des valeurs de notre pays et de tout ce que le peuple britannique représente", a déclaré, à ce propos, ce dimanche 24 août, le chef de la diplomatie britannique, Philip Hammond. D’après The independant, le père du suspect est un réfugié égyptien soupçonné d’avoir été proche de Ben Laden. En attendant plus de détails qui confirmeraient les soupçons pesant sur l’accusé, la Grande Bretagne s’inquiète de ce phénomène de djihad en Syrie et en Irak, un phénomène qui impliquerait plus de 500 britanniques et rend donc les investigations d’autant plus compliquées.

Par Bouthaina Azami
Le 25/08/2014 à 12h26