La nouvelle liste des prix des produits de l’un des plus grands industriels en lait UHT et produits laitiers opérant sur le marché marocain a été distribuée hier soir aux commerçants dans les différentes villes du Royaume, indiquent des commerçants que Le360 a pu interroger.
Depuis hier, lundi 24 octobre 2022, le prix d'une brique d'un demi-litre du lait UHT est donc passé de 5 à 6 dirhams, et la brique d'un litre se vend désormais à 11 dirhams, au lieu des 9 dirhams habituels.
De plus, le prix d'un pot de yaourt est en hausse de 50 centimes, et se vend à 3 dirhams. Les boissons à base de lait ciblant les enfants coûtent désormais 4 dirhams, au lieu des 3 dirhams habituels.
Les prix du fromage et du beurre ne font pas exception. Vendu à 13 dirhams auparavant, l’un des fromages les plus consommés par les Marocains coûtera désormais 2 dirhams plus cher. Quant au beurre, le prix d’un bloc de 2,5 kilogrammes sera désormais de 250,80 dirhams.
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Cette augmentation, qui intervient dans un contexte marqué par une forte inflation est certes «inquiétante», vu qu’elle concerne des produits de première nécessité largement consommés par les citoyens, mais elle est aussi «compréhensible», explique Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), contacté par Le360.
«Au sein de la FMDC, nous défendons les droits et les intérêts du consommateur, et donc nous condamnons toute hausse des prix. Néanmoins, nous comprenons que le secteur de l’élevage est confronté à de nombreuses difficultés qui ont imposé une augmentation du prix du lait», indique-t-il.
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D’après Bouazza Kherrati, les éleveurs et producteurs marocains sont profondément impactés par les effets de la sécheresse, mais aussi par la hausse du coût de l’alimentation pour le bétail, dont les aliments composés, importés d’autres pays. Devant cette hausse des coûts de production, «il est normal que le prix de vente augmente aussi, surtout que le prix du lait n’est pas réglementé, et que le pays traverse une baisse globale de la production» de produits laitiers.
Pour le président de la FMDC, les problèmes auxquels est confronté le secteur de l’élevage, qui ont encouragé les activités informelles de commercialisation du lait, s’accompagnent par un autre risque. «Le lait non pasteurisé qui est directement vendu au consommateur est un moyen de transmission de plusieurs maladies. Il peut avoir des effets néfastes sur la santé», s’inquiète-t-il.
Une inquiétude partagée par Abderrahmane Benlekhal, directeur général de l'interprofession Maroc Lait : «le lait qui passe par [les circuits] informels constitue une véritable menace pour la santé du consommateur, du fait que c’est là un vecteur de transmission de maladies graves, dont la tuberculose».
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Selon Abderrahmane Benlekhal, ces ventes informelles représentaient, jusqu’en 2020, entre 20 et 25% des activités laitières au Maroc. Aujourd’hui, ce chiffre est passé à plus de 40%.
Pour soutenir la filière laitière au Maro, le ministre de l’Agriculture, Mohammed Sadiki a annoncé, lundi 24 octobre 2022, une batterie de mesures. Dans une déclaration à la presse, le ministre a indiqué que «la priorité sera accordée à un soutien au profit des aliments du bétail, notamment aux produits composés, ainsi qu’à la reprise des subventions pour l’élevage de génisses». Mohammed Sadiki a aussi précisé qu’une prime de 4.000 dirhams sera accordée aux éleveurs pour chaque tête de bétail qu'il auront élevée.