Les dernières descentes dans des locaux de fabrication clandestine de sacs en plastique ont révélé que les auxiliaires d’autorité utilisaient des appareils électroniques sophistiqués. En effet, des caméras leur permettent de surveiller ce qui se passe dans les zones de construction anarchique, en particulier dans les entrepôts de stockage. Un matériel qui a permis de démanteler des mafias qui s’activent pendant la nuit dans les environs de Casablanca, comme ce fut le cas à Had Soualem et Sidi Moussa Ben Ali. L’enquête en cours sur la ferme «Laatamna», où ont été saisies 85 tonnes de sacs en plastique, reflète l’efficacité de ces caméras. Le parquet dispose ainsi d’enregistrements qui montrent des opérations de déchargement de matières premières, le chargement des caisses dans des camions et les changements des lieux de stockage.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 2 janvier, que l’utilisation de ces caméras entre dans le cadre d'un programme d’informatisation du travail des auxiliaires d’autorité. Ce chantier ouvert par le ministère de l’intérieur permet de recueillir des informations générales. Lesquelles seront téléchargées dans une application qui sera gérée par les services techniques de l’administration territoriale. Toutes ces données seront, par la suite, stockées dans des ordinateurs aux sièges des préfectures et des provinces.
Le ministère de l’Intérieur a mobilisé ses éléments pour mettre fin à la prolifération des usines clandestines de fabrication des caisses en plastique. Leurs propriétaires étant protégés, d’une manière suspecte, par des élus dont les partis se sont opposés à l’interdiction de cette matière au moment où le gouvernement accélère le rythme pour l’endiguer. Le conseil du gouvernement va, en effet, approuver, ce jeudi, un projet de loi qui modifie et complète la loi 57/18 interdisant la fabrication des caisses en plastique, leur importation, leur exportation, leur commercialisation et leur utilisation.
Cette loi refait surface avec des mesures plus sévères après le retour des caisses interdites en quantités importantes sur les marchés. C’est ainsi qu’une amende allant de 200.000 à 1 million de dirhams sera infligée à toute personne qui détient les matières premières et les produits dérivés dans le but de fabriquer des caisses en plastique. Le projet de loi sanctionne, par une amende allant de 100.000 à 1 million de dirhams, toute usine qui approvisionne en matières premières, ou en caisses plastiques à usage industriel, des personnes qui ne les utilisent pas aux fins qui leur sont destinées.
Des rapports du ministère de l’intérieur ont démontré, que malgré l’entrée en vigueur de la loi sur l’interdiction les caisses en plastique, celles-ci continuent à être écoulées dans les marchés populaires. Un constat confirmé par le ministère de l’Industrie qui relève, toutefois, que les efforts déployés en matière de surveillance ont permis de mettre fin à la production publique et à l’industrie moderne des caisses en plastique. Leur utilisation a été ostensiblement réduite au niveau des vendeurs ambulants et des commerçants de proximité qui ont eu recours à des solutions de rechange. L’entrée en vigueur de la loi n° 15/77 qui interdit la production et la distribution des caisses en plastique a permis l’émergence de nouvelles activités pour répondre aux besoins grandissants des marchés en matière de solutions alternatives.