Ce sera finalement de la prison ferme pour le député Yassine Radi, inculpé pour différents chefs d’accusation, notamment l’accident d’une jeune fille dans sa villa à Rabat. La chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat vient de rendre son verdict, condamnant le député de l’Union constitutionnelle à un an de prison.
Assabah, qui rapporte les détails du jugement dans son édition du vendredi 24 novembre, rappelle que le juge d’instruction avait finalement décidé de poursuivre le député pour aménagement d’un lieu dédié à la débauche, non-assistance à personne en danger, dissimulation de preuves et insulte envers la brigade judiciaire. Pour ces faits, il a finalement écopé d’un an de prison ferme et d’une amende de 5.000 dirhams.
La sentence n’a pas été aussi clémente pour l’ami du parlementaire, un chef d’entreprise présent sur les lieux au moment des faits. Il a écopé pour sa part de quatre ans de prison ferme, et un dédommagement de 200.000 dirhams au profit de la victime. Il était poursuivi pour incitation à la débauche et blessures ayant conduit à un handicap permanent.
Deux autres femmes poursuivies dans le cadre de la même affaire ont également été condamnées. La première, amie de la victime, a écopé de huit mois de prison pour faux témoignage et incitation à la débauche, tandis que la seconde, une serveuse de café, a écopé de quatre mois de prison avec sursis, pour non dénonciation d’un crime.
Comme le détaille le journal, la dernière audience de cette affaire a duré plus de 7 heures, avant l’entrée en délibération pour une heure et demie environ. Finalement, c’est tôt dans la matinée de ce jeudi que le verdict a été rendu.
Pour rappel, l’affaire du parlementaire Yassine Radi a éclaté en mars dernier, après qu’une jeune fille est tombée du 1er étage de sa villa à Rabat. Elle a d’abord été transportée à l’hôpital international de Rabat, avant d’être transférée au Centre hospitalier universitaire Avicenne pour soigner de graves blessures, notamment une fracture de la colonne vertébrale.
L’enquête ouverte sur cet incident a démontré que le parlementaire a déboursé plus de 15.000 dirhams pour prendre en charge les soins de la victime. Il aurait également offert à cette dernière 6.000 dirhams, et a mis en place, en compagnie de l’amie de la victime, un scénario pour expliquer «l’accident».
Comme le précise le quotidien, les deux prévenus ont dans un premier temps tenté de justifier les blessures de la victime par un accident de la circulation. Et pour mettre toutes les chances de son côté, le parlementaire aurait, selon le journal, effacé les enregistrements des caméras de sa villa, avant de refuser à la police d’y accéder jusqu’à l’obtention d’une décision du procureur. Cette dernière n’a finalement pas tardé, mais les enquêteurs n’ont pas réussi à mettre la main sur le système d’enregistrement des caméras, ce qui a conduit à la poursuite de Yassine Radi pour dissimulation de preuves.
Par ailleurs, Assabah ajoute que les prévenus avaient promis de prendre en charge les frais d’hospitalisation de la victime, en plus d’une somme d’argent qui lui serait directement versée, mais sa mère a finalement refusé et a décidé de porter plainte.