Du nouveau dans l’affaire du célèbre Dr. Tazi. La chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca vient d’alourdir les chefs d’accusation retenus contre le médecin plasticien, un des principaux accusés dans cette affaire, et ce à la veille de l’ouverture de son procès. Elle a ainsi retenu la complicité dans des escroqueries et dans la falsification d’écrits commerciaux et leur utilisation. Dans un premier temps, ces accusations avaient été annulées par le juge d’instruction. Mais la chambre criminelle a décidé de les retenir.
L’information est rapportée par Assabah dans son édition du mercredi 29 mars, qui explique que la date de la première audience du procès du Dr. Tazi devrait être fixée incessamment. Il est, pour rappel, poursuivi aux côtés de son épouse, son frère, une infirmière ainsi que d’autres personnes pour, entre autres, traite d’êtres humains. Ils sont également accusés d’avoir profité des vulnérabilités d’un certain nombre de personnes pour commettre des actes criminels, notamment pour tromper des mécènes et récolter indûment leurs dons.
Assabah cite également d’autres chefs d’accusation auxquels devront répondre les prévenus lors du procès, comme la falsification de documents commerciaux, faux témoignages et publication de photos de personnes sans leur consentement. La publication explique que l’enquête a déjà prouvé l’implication des accusés dans l’ensemble des crimes qui leur sont reprochés.
Pour rappel, l’affaire du Dr. Tazi a éclaté lorsqu’un mécène a porté plainte devant le ministère public, après avoir découvert des détournements dans lesquels auraient été impliqués le médecin et sept complices. Parmi ces derniers, il y a surtout l’épouse du Dr. Tazi et son frère qui occupaient des postes de direction dans sa clinique d’esthétique à Casablanca. Dès lors, les services de la police ont entamé leur enquête qui a duré plus de deux mois. Durant cette période, explique Assabah, les enquêteurs ont entendu un grand nombre de victimes présumées et ont réussi à mettre la main sur des documents qui leur ont permis de se faire une idée bien claire sur cette affaire.
L’enquête a finalement conclu à la constitution par les accusés d’une bande criminelle spécialisée dans le détournement des dons destinés aux démunis. Les prévenus usaient de l’aura du Dr. Tazi, surnommé jusque-là «médecin des pauvres», pour attirer des victimes souhaitant financer des opérations esthétiques à des démunis. Une des personnes poursuivies a même été identifiée comme la rabatteuse du groupe criminel, puisqu’elle se chargeait de trouver les «bons donateurs» qu’elle réussissait à convaincre grâce à des photos de malades qu’elle prenait auparavant.