Le Maroc manquera-t-il bientôt de magistrats? En tout cas, le secteur de la justice connaît une tendance qui n’est pas du tout rassurante. En effet, les démissions des juges et les demandes de contractualisation partielle ne cessent d’augmenter.
C’est Assabah qui rapporte l’information dans son édition du lundi 10 juillet, expliquant que cette tendance est particulièrement inquiétante dans le contexte actuel, marqué par d’importants besoins au niveau des tribunaux du Royaume.
La même source explique que ce constat alarmant a été confirmé récemment par le Club des magistrats du Maroc. Lors de sa dernière réunion, tenue ce weekend, la représentation des magistrats a décidé que cette problématique sera soumise à sa Commission en charge des affaires juridiques afin d’en expliquer les causes, et surtout afin d’établir un rapport sur le sujet qui sera soumis au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.
Sans dire explicitement que c’est l’une des raisons qui poussent les magistrats à abandonner le navire, Assabah note que les professionnels ont récemment noté que les juges sont sollicités pour exercer des fonctions autres que les leurs. L’exemple ici est donné par l’obligation qui leur a été imposée de devoir renseigner sur un système informatique le détail des jugements qu’ils prononcent, alors que cette tâche devrait en principe relever d’un personnel administratif ou technicien.
Ce point devrait d’ailleurs faire l’objet d’une note que le Club des magistrats devrait également transmettre au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Dans le même sens, il a été décidé de mettre en place une commission en charge de la déontologie judiciaire qui se penchera sur le suivi de la mise en application du Code de déontologie, ainsi que de sensibiliser les magistrats sur leurs droits et obligations.
Sur un autre registre, le quotidien rapporte que la réunion du Conseil national du Club des magistrats a acté la décision d’élaborer un rapport sur le renforcement et la consolidation de l’indépendance économique et sociale du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, ainsi qu’un autre rapport qui sera soumis à cet organe afin de faire le bilan sur la situation du secteur judiciaire au Maroc.
Dans le même cadre, le Conseil national du club des magistrats a apporté son soutien à son comité exécutif, validant l’ensemble de ses propositions et recommandations, notamment celles liées aux réformes qu’il considère nécessaires pour le secteur de la justice.