La chambre pénale près la cour d’appel de Casablanca a entamé, jeudi, le procès de quatre avocats inscrits aux barreaux de Casablanca et de Tanger. Un parlementaire, le dirigeant d’une entreprise ainsi qu’une intermédiaire ont également comparu lors de cette audience.
Ces individus, retenus à la prison civile d’Ain Sbaa en détention préventive, ont comparu devant le juge pour répondre des accusations de formation d’une bande criminelle, falsification de documents officiels, corruption, escroquerie et intermédiation, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 13 et 14 juillet.
D’autres chefs d’inculpation sont retenus contre eux, notamment la non-dénonciation d’un crime et la destruction de documents qui pourraient aider l’enquête dans une affaire criminelle. Ils sont tous poursuivis dans l’affaire du Libyen.
Au début, il s’agissait d’une affaire de corruption dans laquelle étaient impliqués un parlementaire et une avocate, rappelle le quotidien. Ils auraient reçu de l’argent en contrepartie de leur intermédiation pour la libération d’un ressortissant libyen emprisonné au Maroc.
Pour ce faire, les deux compères avaient utilisé des documents falsifiés supposés avoir été émis par l’administration des Douanes. Ils auraient ainsi fait comprendre au Libyen qu’en échange d’une somme d’argent, ils pourraient obtenir le retrait d’une plainte déposée par l’administration des Douanes et d’une amende de 9,6 millions de dirhams à son encontre. Le ressortissant libyen, qui avait déjà purgé une peine d’emprisonnement de 8 ans pour trafic international de drogue, devait encore passer deux années en prison.
Au fil de l’enquête, le parlementaire a reconnu avoir été approché par son ami libyen pour trouver un accord avec les Douanes. L’avocate en charge de la défense du ressortissant libyen a prétendu avoir trouvé un terrain d’entente avec l’administration des Douanes à un proche de son client. Selon l’accord conclu, il n’avait plus qu’à payer la somme de 2,5 millions de dirhams pour que l’ADII retire sa plainte. Le frère du détenu a effectivement remis la somme à l’avocate, en présence de son époux, mais cet argent n’a jamais été remis à l’ADII.
Le deuxième avocat est impliqué dans cette affaire indirectement. Il encadrait l’avocate qui était encore stagiaire dans son cabinet. Et c’est donc lui qui se serait personnellement déplacé à l’ADII pour négocier l’accord.
Après quoi un autre avocat, du barreau de Casablanca, est entré en jeu. Il s’est procuré le document falsifié par un huissier de justice, également poursuivi dans l’affaire. Ce document judiciaire devait permettre la mise en liberté du citoyen libyen, même s’il n’a finalement pas payé l’amende.
Cette enquête, affirme le quotidien, a été le point de départ d’une autre affaire plus étendue sur une éventuelle implication des quatre avocats dans d’autres affaires d’escroquerie et de corruption.