Info360. L’architecte du «Kremlin» de Bouskoura se désolidarise du promoteur et confirme le retrait du permis de construire en 2023

Une vue du «Kremlin» de Bouskoura entièrement démoli. (K.Essalak/Le360)

Dans un nouveau rebondissement autour du controversé projet du «Kremlin» de Bouskoura, l’architecte Hsaine Marwane a officiellement pris ses distances avec le promoteur, affirmant avoir interrompu toute implication dans le chantier depuis juin 2022. Une attestation datée du 19 novembre, dont Le360 détient copie, clarifie la position de l’architecte et revient sur les irrégularités constatées lors de la réalisation du projet.

Le 20/11/2025 à 17h08

L’architecte du complexe Kasr Diafa, surnommé «Kremlin de Bouskoura» s’exprime pour la première fois sur ce projet qui avait suscité un tollé dans l’opinion publique.

Intitulée «Projet de construction d’un gîte rural et de boxes de chevaux Dar El Farasse», l’attestation précise que le projet, situé au Douar Lahfaya dans la commune de Bouskoura, avait obtenu une autorisation initiale le 6 août 2021. Cependant, au fil des travaux, Hsaine Marwane a relevé des écarts significatifs par rapport aux plans validés, notamment en termes de hauteur, d’enveloppe et de mode de construction (dur plutôt que léger).

Selon lui, l’administration a émis, en avril 2022, une mise en garde concernant ces irrégularités, qu’il a immédiatement relayée au promoteur. «J’ai demandé la mise en conformité des travaux», indique l’architecte.

Face à l’absence de mesures correctives et estimant que les conditions nécessaires au bon déroulement du chantier n’étaient plus réunies, l’architecte affirme avoir décidé, dès juin 2022, de suspendre toute visite sur le site.

«Je ne suis pas concerné par les travaux exécutés après la mise en garde de l’administration, ni par les modifications effectuées en dehors des plans initialement validés», précise-t-il. Il rappelle également que le permis de construire a été suspendu courant 2023 et souligne que le promoteur avait fait appel à une décoratrice basée à l’étranger dont l’identité lui est inconnue, pour l’aménagement intérieur.

Ce rebondissement intervient après la démolition complète du complexe. Là où s’élevait encore il y a quelques jours l’imposant Kasr Diafa, il ne reste plus qu’un vaste champ de gravats. Six jours de travaux de démolition ont suffi à raser cet édifice de 15.000 m², que son propriétaire affirme avoir construit pour 160 millions de dirhams.

Par Wadie El Mouden
Le 20/11/2025 à 17h08