Les familles des personnes contaminées par le coronavirus et hospitalisées dans les hôpitaux de Tanger sont désorientées face à l’absence de toute information concernant l’état de santé de leurs proches. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mercredi 2 septembre, qu’il n’existe aucun moyen de communication avec les cadres médicaux exerçant dans le pavillon dédié au Covid-19. C’est ainsi que des dizaines de visiteurs anxieux se sont rassemblés, dimanche dernier, devant l’entrée de l’hôpital Al Qortobi, où sont traités les malades infectés par le coronavirus. Ils cherchaient tous à avoir des nouvelles de leurs proches et espéraient trouver un interlocuteur au sein de l’hôpital. En vain.
Ce black-out total a suscité la colère des familles qui ne comprennent pas pourquoi les hôpitaux n’ont pas prévu un guichet d’accueil pour les visiteurs. Du coup, certains citoyens ont entrepris de s’informer auprès des vigiles ou des femmes de ménage autorisées à accéder au pavillon Covid-19.
Bouchra, femme au foyer, se déplace trois fois par jour pour essayer d’avoir des nouvelles de sa mère, admise il y a deux jours en réanimation. Très inquiète pour sa mère, âgée de 70 ans et qui souffre, en plus, d’une maladie chronique, elle n’a pas hésité à dénoncer l’indifférence que témoignent les soignants aux familles des malades. Le quotidien Al Massae rapporte que cette femme a d’ailleurs dû recourir à un subterfuge pour avoir des nouvelles de sa mère. Elle s’est ainsi procuré l’adresse d’une infirmière exerçant dans le pavillon Covid-19 et est allée la voir chez elle. Quant au jeune Abdelhadi, il ne mâche pas ses mots et dénonce l’attitude humiliante des autorités sanitaires. Il n’a pu avoir de nouvelles d’un proche hospitalisé depuis six jours. Et ce n’est pas faute d’avoir tenté d’approcher les cadres médicaux, techniques et administratifs. Même la directrice régionale de la santé de la région de Tanger-Tétouan-El Hoceima n’a pas daigné répondre aux interrogations des citoyens.
Des cadres médicaux, qui ont requis l’anonymat, ont toutefois expliqué ce manque de communication par la grande charge de travail, à cause de l’augmentation du nombre des malades infectés par le covid-19 et du déficit de ressources humaines. Ainsi, disent-ils, il leur est impossible de quitter leur poste pour aller à la rencontre des familles des patients.