Les habitudes de sommeil pendant le mois de ramadan ont tendance à changer pour la majorité des Marocains qui s’adaptent aux rituels de ce mois sacré et restent éveillés tard le soir, parfois même jusqu’à l’aube pour prendre le shour avant de se coucher. Ces changements exposent les jeûneurs à différents risques, allant de la mauvaise humeur jusqu’à l’irritabilité, en passant par le manque de concentration.
C’est ce que nous confirme la psychiatre et addictologue, Selma Rachidi, qui explique comment bien gérer son sommeil et dresse une liste d’attitudes à adopter pendant ce mois sacré.
En premier lieu, il est important d'identifier la nature du trouble de sommeil. «Il existe en effet ce qu'on appelle l'insomnie transitoire et l'insomnie chronique. La première ne dure en général pas plus de quelques nuits et n'a pas de conséquences importantes dans la mesure où l'on récupère un sommeil normal dès que la raison de leur déclenchement s'amenuise ou disparaît. L’insomnie chronique, quant à elle, se définit comme une insomnie qui survient plus de 3 fois par semaine et depuis plus de trois mois, causant le plus souvent une détresse psychologique», précise d’emblée l’experte.
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Dans le cadre du ramadan, pour combler le manque de sommeil pendant cette période, «il est recommandé de ne pas chambouler le cycle de sommeil pendant ce mois, parce que le sommeil de la journée ne remplace pas celui de la nuit, et n’est donc pas un sommeil réparateur. Quand nous changeons de rythme de sommeil en dormant le jour et en veillant la nuit, nous perturbons notre horloge biologique et notre sécrétion de mélatonine. Cet état de chose va perturber beaucoup d’autres fonctions biologiques essentielles à notre équilibre physiologique», poursuit l’intervenante.
Les problèmes de sommeil peuvent engendrer des troubles de santé mentale, ou des troubles comportementaux, et inversement. Pour y remédier, il est conseillé de consulter un spécialiste en la matière afin de diagnostiquer l’état de l’individu concerné, et de lui prescrire le bon traitement à suivre.
«Il est contre-indiqué de prendre des somnifères sans prescription médicale. Leur prise sans avis médical peut aboutir à des dépendances, et donc à d’avantage de troubles psychiques», avertit Selma Rachidi.
«La consultation est de ce fait obligatoire avant le ramadan pour les personnes présentant des troubles de sommeil», conclut-t-elle.