C’est parti pour être le grand feuilleton de ce début d’année. Une nouvelle affaire de harcèlement sexuel secoue l’Université Abdelmalek Saâdi à Tanger, quelques jours à peine après le scandale qui a éclaté à l’Université d’Oujda. Une présumée victime a déposé une plainte auprès du procureur du roi dans la ville du Détroit, dénonçant un harcèlement dont elle aurait fait l'objet par un enseignant. C’est Assabah qui rapporte les détails de cette affaire dans son numéro du lundi 3 janvier. La publication explique que la direction de l’établissement vient de mettre en place un numéro vert et une adresse mail où toute victime d’un harcèlement ou d’un chantage peut dénoncer son harceleur dans l’anonymat. Cette mesure intervient quelques jours après des initiatives similaires d’autres universités, dont celle d’Oujda où un scandale défraie la chronique depuis plusieurs jours. Pour le cas de l’université de Tanger, ajoute Assabah, c’est la plainte déposée par une étudiante auprès de la justice qui a poussé la direction à prendre exemple sur d’autres établissements. La même source explique que la présumée victime dénonce un harcèlement sexuel dont elle aurait fait l’objet de la part de son professeur d’espagnol. Elle accompagne même sa plainte d'enregistrements audio et de vidéos montrant le professeur qui présente un contenu pornographique à l’étudiante. D’après des sources proches de la victime et citées par Assabah, l’étudiante vivrait sous pression depuis l’éclatement de cette affaire. Elle affirme avoir, dans un premier temps, été menacée devant ses camarades de l’octroi d’une mauvaise note dans un examen pratique. Ne comprenant pas la raison de cette décision, elle a demandé des explications à l’enseignant qui lui aurait alors demandé son numéro de téléphone pour «échanger» avec elle. En attendant de voir sur quoi débouchera ce nouveau scandale, Assabah rappelle que la multiplication des affaires de harcèlement sexuel dans les universités fait désormais réagir les acteurs de la société civile. La Ligue des droits des femmes vient de se saisir du dossier et a lancé un hashtag sur les réseaux sociaux pour dénoncer ces affaires. Elle a également annoncé le lancement d’une plateforme numérique dédiée à l’écoute et à l’accompagnement des victimes de ce qu’elle qualifie de violences. Elle a d'ailleurs souligné l’impact que cela peut avoir sur le droit de ces jeunes filles à l’enseignement et à la formation, sans oublier toutes les répercussions psychologiques dont elles peuvent souffrir.
Par Fayza Senhaji
Le 02/01/2022 à 19h43