Une grande tristesse a pris place chez celles et ceux qui ont côtoyé, lu ou tout simplement rencontré Gabriel Banon lors de l’une de ses multiples conférences. Soit une bonne partie de l’intelligentsia casablancaise en particulier, marocaine en général, et celle de divers autres pays.
Économiste, analyste en géopolitique et essayiste marocain, il a rendu l’âme dans la soirée du 25 au 26 février dans une clinique de Casablanca, à l’âge de 96 ans. Il a été inhumé hier mardi 27 février, au cimetière israélite de Ben M’Sick, dans la métropole où il est né en 1928. Bachelier du Lycée Lyautey, le défunt avait enchaîné avec des études en droit à Lyon, en France, avant de rejoindre l’école polytechnique d’Oslo, en Norvège.
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Difficile de résumer en quelques lignes le parcours proprement extraordinaire de Gabriel Banon, entre l’analyste en géopolitique, l’économiste ou le conseiller de grands leaders de ce monde.
Georges Pompidou, l’ancien président français, l’avait pris comme conseiller en 1969, comme nombre de figures de proue de la politique américaine, dont le président Gerald Ford. Le Kremlin n’avait pas non plus de secrets pour lui, puisqu’il y avait également travaillé comme conseiller. Et en 1993, juste après la signature des accords d’Oslo, il a été choisi comme conseiller économique du défunt président palestinien Yasser Arafat.
Si on retrouve ses traces un peu partout dans le monde, entre Paris, Oslo, Zurich ou New York, c’est bien à Casablanca que Gabriel Banon se sentait vraiment chez lui, entouré de ses amis proches, marchant dans les quartiers qu’il a arpentés enfant et adolescent.
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Auteur prolifique, il a continué à écrire jusqu’à son dernier souffle. En janvier 2024, il a ainsi publié «La légende de New Heaven» (éditions Sochepress), un roman dont la trame tourne autour de quelques familles qui ont bâti l’Amérique telle que nous la connaissons. Quelques semaines plus tôt, vers la fin de 2023, il avait signé un essai d’une rare lucidité sur les maux qui rongent la France d’aujourd’hui, intitulé «France, la grande désillusion» (éditions Sochepress).
Ami des journalistes et des éditeurs, il était toujours le bienvenu dans les médias et les colloques, où il apportait toujours un regard précieux pour comprendre le monde d’aujourd’hui et d’hier. Et baliser le chemin pour cerner celui de demain.