En avouant que son département ne pouvait juridiquement pas interdire à tout médecin d’émigrer face aux incitations salariales et autres avantages plus qu’attractifs que leur offrent les pays européens, le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb semble avoir jeté l’éponge devant l’exode des médecins marocains.
C’est ainsi, relaie Al Ahdath Al Maghribia ce mercredi 21 juin, que la France accorde des bourses spéciales aux médecins désireux de poursuivre leurs études académiques dans toutes les spécialités.
Le Canada offre, également, toutes les facilités aux infirmiers marocains pour exercer dans ses hôpitaux, tout comme certains pays européens comme l’Allemagne, qui préfère bénéficier des compétences médicales marocaines.
L’Australie vient s’ajouter à ces pays demandeurs pour recruter les médecins marocains en leur proposant des incitations salariales qui valent dix fois plus les rémunérations qu’ils perçoivent au Maroc.
Répondant à une question à ce sujet lors de la séance des question orales, tenue lundi à la Chambre des représentants, le ministre de la Santé a indiqué que «son département ne p[ouvait] pas interdire l’exode des médecins à l’étranger et que la seule solution pour éradiquer ce phénomène est de former le plus grand nombre de médecins. En parallèle, seule l’amélioration des conditions sociales des cadres médicaux peut les empêcher de quitter le pays malgré les offres alléchantes qui leur sont proposées par des pays étrangers».
Al Ahdath Al Maghribia souligne que le ministre a indiqué que les modalités d’exercice de cette profession ainsi que les salaires des cadres médicales allaient changer dans le chantier de réformes du système national de santé.
Il faut rappeler que le nombre des lauréats annuellement formés par les facultés de médecine s’élève à 1500 médecins, dont la moitié opte pour la migration vers l’Europe.
Il faut avouer que les pays européens ne lésinent pas sur les incitations financières et autres avantages en nature qu’ils accordent aux médecins marocains.
L’Allemagne, par exemple, a suspendu tous les visas pour les visiteurs étrangers durant la période de la pandémie de Covid-19 sauf pour les étudiants en médecine marocains.
La fuite des médecins marocains vers des cieux plus cléments a été confirmée par un rapport de Conseil national des droits de l’homme (CNDH) qui a indiqué que «face aux 23.000 médecins qui travaillent au Maroc le nombre de médecins formés dans le royaume et exerçant à l’étranger est estimé entre 10.000 et 14.000».
Le rapport du CNDH précise qu’un médecin sur trois exerce à l’étranger, alors même que le secteur de la santé enregistre un déficit de 32.000 médecins.